Le président américain relance le dossier groenlandais en désignant le gouverneur de Louisiane comme envoyé spécial. Une décision qui ravive les tensions avec le Groenland et le Danemark, fermement opposés à toute annexion.
Le président américain Donald Trump a annoncé dimanche la nomination du gouverneur de Louisiane, Jeff Landry, au poste d’envoyé spécial des États-Unis au Groenland. Dans un message publié sur Truth Social, le chef de l’État a affirmé que Jeff Landry «comprend à quel point le Groenland est essentiel à notre sécurité nationale» et qu’il défendra les intérêts américains «pour la sûreté, la sécurité et la survie» des alliés des États-Unis.
Jeff Landry, en fonction comme gouverneur de Louisiane depuis janvier 2024, a réagi sur le réseau X en remerciant Donald Trump. Il a qualifié cette nomination de «poste bénévole» et déclaré qu’il s’agissait pour lui de «faire du Groenland une partie intégrante des États-Unis», précisant que cette mission n’aurait aucun impact sur ses fonctions de gouverneur.
Donald Trump a, à plusieurs reprises au cours des dernières années, affirmé que le Groenland, territoire largement autonome sous souveraineté danoise, devrait être intégré aux États-Unis. Il justifie cette position par des considérations stratégiques liées à la sécurité ainsi que par l’intérêt américain pour les ressources minières de l’île. Jeff Landry s’est publiquement rangé derrière cette position en début d’année, estimant qu’une telle intégration serait bénéfique pour les deux parties.
Une coopération vielle de 80 ans
Le Groenland et le Danemark ont toutefois toujours rejeté cette proposition. Malgré un engagement récent entre Washington et Nuuk en faveur du « respect mutuel », la ministre groenlandaise des Affaires étrangères, Vivian Motzfeldt, a déclaré que les prises de position américaines avaient suscité de l’incertitude au sein de la population locale. Elle a souligné la nécessité de maintenir un dialogue ouvert avec les États-Unis afin de préserver les relations bilatérales.
Citant le quotidien Sermitsiaq le 8 décembre, Vivian Motzfeldt a rappelé que le Groenland et les États-Unis coopèrent depuis plus de 80 ans sur la base d’intérêts communs, ajoutant qu’il était « nécessaire de rétablir la confiance » pour poursuivre cette coopération.
Du côté danois, le ministre des Affaires étrangères a estimé ce lundi que la nomination d’un envoyé spécial américain confirmait l’intérêt durable des États-Unis pour le Groenland. Il a toutefois insisté sur le fait que tous les acteurs, y compris Washington, devaient respecter l’intégrité territoriale du Royaume du Danemark.