Il n’a pas supporté la rupture avec son ex-compagne. Un homme de 30 ans était jugé vendredi 19 décembre au tribunal correctionnel de Montpellier pour menace de mort, appels malveillants, violation de domicile et détention d’arme.

Un déferlement de propos salaces et violents, par SMS et messages vocaux, adressés pendant des mois à son ex-compagne. En lisant à l’audience ces tombereaux d’injures plus obscènes les unes que les autres, la présidente du tribunal correctionnel, Sandrine Lalande, ne cache pas son effarement.

« Je vais t’arracher la tête »

« Qui vous a appris à parler comme ça à une femme ? Comment pouvez-vous souhaiter sa mort ? », demande-t-elle au Piscénois de 30 ans qui, par dépit amoureux, n’a pas hésité à envoyer à la jeune femme, domiciliée à Montagnac : « Je suis calibré. Je vais t’exploser la tête à coups de poing » ou encore « je vais t’arracher la tête la prochaine fois que je te vois ».

« Je regrette beaucoup de lui avoir parlé comme ça », répond l’intéressé, qui reconnaît avoir mal vécu cette séparation. « J’étais pas bien. J’ai pété les plombs. Ça ne reflète pas la personne que je suis ». « Si monsieur ! Ça a duré de juillet à octobre 2025 ! », lui rétorque la présidente, qui tente de faire réaliser au prévenu, la peur qu’il a suscitée chez son ex. « Elle, elle ne sait pas si c’est du vent ou des mots que vous allez mettre à exécution ! ».

Il s’introduit chez elle la nuit

L’acharnement du jeune homme fait froid dans le dos. De 30 à 100 appels par jour. Elle bloque son numéro ? Il achète des cartes prépayées pour continuer à la joindre avec des numéros différents. Elle le bloque sur les réseaux sociaux ? Il s’introduit chez elle, pendant la nuit, le 24 septembre dernier, en se glissant sous un volet roulant. « Elle ne veut plus de vous ! Vous n’avez rien à faire là ! », lui signifie la présidente, alors que le trentenaire tend à minimiser systématiquement les faits.

La procureure, Estelle Bois, en est exaspérée dans son réquisitoire : « C’est dramatique à quel point on essaie de lui faire prendre conscience et on retombe à la case départ. C’est une caricature du violent conjugal sur tous les plans ! » Là où on attendrait une remise en question, le Piscénois met en cause, en filigrane, son ex-compagne : « Dans une future relation, je choisirai une personnalité différente. » La représentante du ministère public regrette qu’une expertise psychiatrique n’ait pas été effectuée.

Une arme découverte à son domicile

L’affaire a pris un tour plus inquiétant encore lorsqu’au cours de l’enquête, les gendarmes ont découvert une arme cachée sous un olivier, dans le jardin du Piscénois, qui a pourtant interdiction d’en détenir une, à la suite d’une précédente condamnation. Ce qui lui vaut d’être également poursuivi pour cela.

La défense sur plusieurs fronts

Son avocat, met en avant « le contexte particulièrement horrible » dans lequel a grandi le jeune homme, au sein d’une famille déchirée. Un élément pour comprendre son profil. Il pointe par ailleurs que la victime a, elle aussi, contacté de multiples fois le prévenu par téléphone. Ou encore, qu’elle ne s’est pas présentée à l’unité médico-judiciaire pour faire attester les violences qu’elle dit avoir subies.

Il admet « la personnalité violente » de son client, « mais dans les gestes, on n’a rien. On se sert de faits qui ne sont pas clairement établis pour solliciter une peine très lourde ». En l’occurrence, près de trois ans de prison ferme, incluant la révocation de deux condamnations précédentes avec sursis, requis par le ministère public.

Incarcération immédiate

Le tribunal, après avoir délibéré, a effectivement prononcé deux ans de prison ferme et la révocation de deux sursis de 3 mois et 8 mois, avec incarcération immédiate. Le trentenaire est également condamné à une interdiction de port d’arme pendant quinze ans, et à une interdiction d’approcher la victime pendant trois ans.