Près de deux ans après Roel van Sintmaartensdijk, Wanty-NIPPO-ReUz a remporté une deuxième étape, ce lundi, sur le Tour de Bretagne. Cette fois-ci, c’est par l’intermédiaire de l’Espoir 1 Felix-Orn Kristoff (voir classement), demi-frère d’Alexander, qui a déjà signé avec la WorldTeam pour les deux prochaines saisons. Pour DirectVelo, Kévin Van Melsen, son directeur sportif, revient sur la victoire du Norvégien désormais leader de l’épreuve de Classe 2.

DirectVelo : Le scénario du quatrième acte du Tour de Bretagne a été fou !
Kévin Van Melsen : Sincèrement, c’était prévu qu’on fasse la course sur le circuit final. Je m’étais dit dans le briefing que c’était clair qu’on devait entamer en bonne position le circuit final. Je savais que c’était une étape qui pouvait bien nous convenir, vu les capacités de nos coureurs. Après, on a eu des problèmes avec Tobias Müller juste avant l’entrée du circuit qui nous a coûté beaucoup d’énergie, parce qu’il a dû changer de vélo. Et devant, on n’avait qu’un seul coureur parmi les 25 échappés, ce qui était peu, et ce n’était pas vraiment idéal. Cependant, je suis sûr que Tobias aurait été là aussi s’il n’avait pas eu ce problème mécanique. Donc, le plan a été respecté à la lettre.

« UN GRAND BOSSEUR »

Votre seul coureur parmi les 25 éléments du groupe de tête était Felix-Orn Kristoff et il a parfaitement manœuvré !
Il a été très intelligent. Malgré son jeune âge, il a déjà démontré aujourd’hui qu’il avait de grandes connaissances. Ce n’est pas toujours évident de passer Junior à Espoir et de reproduire ce qu’on a fait chez les U19. Ce qu’il a fait est assez exceptionnel. Il avait déjà fourni beaucoup d’efforts il y a deux-trois jours. Je lui avais encore dit ce matin au briefing, d’essayer de temporiser un maximum ses efforts parce qu’il est plus fort qu’il ne le pense. Il a prouvé qu’il avait quand même déjà de la maîtrise. Il mérite cette victoire parce qu’il a été attentif depuis le début. Il est même venu plusieurs fois chercher des bidons à la voiture. Je lui ai dit : « Ce n’est pas ton job, reste tranquille, essaye d’économiser au maximum tes forces ». Mais voilà, je connais son frère Alexander comme j’ai roulé avec lui, donc je sais que c’est une famille de bosseurs. Félix est aussi un grand bosseur. Je suis super content de sa victoire, parce qu’on a eu pas mal de malchance. Depuis le début du Tour de Bretagne, on a eu beaucoup de chutes et de problèmes mécaniques. Là, la roue a tourné.

T’attendais-tu à ce qu’il lève les bras dès la première partie de saison ?
On connaît ses capacités. Il a quand même été Champion d’Europe chez les Juniors et 3e au Championnat du Monde. C’est sûr que c’est un grand talent. Pour être super honnête, je ne lui ai pas encore énormément donné sa chance cette année parce qu’il est Espoir 1. Je n’aime pas trop mettre de pression sur les jeunes coureurs. Ici, ça a été quasiment, je pense, l’une des seules vraies chances qu’on lui ait accordée. Il l’a saisie. Il a accompli un travail extraordinaire avec moi sur les courses précédentes chez les pros. On l’a mis sur quelques épreuves pas trop dures avec la WorldTeam, on a fait ça intelligemment. On a vu que ça marchait bien par le passé. Son père l’entraîne, on a une bonne connexion. Il s’est mis au service de l’équipe. Il n’a jamais rechigné sur quoi que ce soit. C’est pour dire à quel point il a une mentalité exemplaire. Il faisait partie des plans pour ce Tour de Bretagne. C’est la récompense.

« UN BEAU DÉBUT DE CARRIÈRE »

Que représente cette victoire d’étape au Tour de Bretagne pour lui et l’équipe ?
On sait que le Tour de Bretagne, c’est quelque chose, c’est quand même une des épreuves les plus réputées du calendrier Espoirs. Pour moi, c’est incroyable. On avait déjà remporté une étape avec Roel van Sintmaartensdijk en 2023. C’est la deuxième. Je pense que c’est une grande victoire et un beau début de carrière pour lui.

Comment imagines-tu ces trois dernières journées ?
Il reste des étapes difficiles. On a une équipe qui est forte avec des coureurs d’expérience comme Halvor (Dolven) et Victor (Hannes). Je suis confiant même si c’est sûr que ça ne va pas être facile. On va défendre ce maillot. Mais voilà, le Tour de Bretagne est encore long. Il va se passer beaucoup de choses. Il n’y a pas besoin d’une étape très dure. Donc, il faut se méfier, prendre jour après jour et donner le meilleur de ce qu’on peut pour ne pas avoir de regrets à la fin.