Bonne nouvelle pour les automobilistes. La métropole du Grand Paris (MGP) a annoncé lundi la prolongation pour une durée d’un an du dispositif de dérogation pour les véhicules les plus polluants circulant dans la Zone à faibles émissions (ZFE), ainsi que la poursuite de la dispense de contrôle. Comme c’est le cas depuis janvier 2025, les automobilistes concernés par les interdictions pourront bénéficier jusqu’à fin 2026 d’un « pass 24 heures » utilisable pendant 24 jours pour circuler librement dans la ZFE, en plus des week-ends, soit 139 jours par an au total, précise la MGP dans un communiqué.
La « période pédagogique » d’une année, durant laquelle aucune sanction n’est appliquée, est également prolongée jusqu’à décembre 2026 dans la ZFE du Grand Paris, un périmètre qui englobe 77 communes sur les 131 de la métropole.
3 900 dérogations accordées
Les ZFE, lancées en 2019 pour limiter la pollution de l’air et ses effets sur la santé, restent en vigueur dans plusieurs agglomérations en France malgré le vote favorable à leur suppression en mai par l’Assemblée nationale. Depuis début 2025, celle du Grand Paris exclut de son périmètre les automobilistes détenteurs d’un véhicule Crit’Air 3 (certificat de qualité de l’air), c’est-à-dire les véhicules diesel immatriculés avant 2011 et les voitures à essence d’avant 2006. Près de 38 000 passes ont été attribués en un an et 3 900 dérogations accordées, principalement pour des accès aux soins médicaux, le travail en horaires décalés ou des formations, a-t-on précisé de même source.
Le Grand Paris poursuit en outre ses aides aux automobilistes afin de remplacer les véhicules anciens par des véhicules moins polluants, un accompagnement qui intervient alors que le gouvernement a supprimé les aides à la reconversion et que le bonus écologique a baissé. Jusqu’à 10 000 euros d’aides peuvent être attribués pour l’achat d’un véhicule neuf, dont 6 000 euros versés par la MGP.
Suppression par l’Assemblée
Dans le cadre du projet de loi « simplification », l’Assemblée a voté en mai 2025 la suppression des ZFE, à l’initiative des Républicains et du Rassemblement national. Toutefois, cette suppression n’a pas encore achevé son parcours législatif et les règles continuent donc de s’appliquer.
« Les outils que nous renouvelons offrent des solutions concrètes (…) pour permettre un temps d’adaptation et d’appropriation de la mesure, afin de garantir une ZFE responsable et raisonnable. La santé publique des habitants reste notre priorité », a déclaré le président LR de la MGP Patrick Ollier, ajoutant qu’il restait « toutefois très attentif à l’évolution du cadre législatif et réglementaire national ».
Une perspective de suppression qui va cependant à l’encontre du mouvement observé dans les grandes villes d’Europe. Pas moins de 320 ZFE étaient actives en Europe en 2022, soit 40 % de plus qu’en 2019, selon une étude du cercle de réflexion Transport & Environnement, qui en projetait environ 500 pour fin 2025.