Le prévenu faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis octobre 2025
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Un homme de 41 ans agresse une femme en pleine rue avant d’être interpellé, quelques semaines plus tard, en possession d’objets volés et d’une substance suspecte. Les faits se sont déroulés à Toulouse en deux temps : d’abord le 21 juin, puis le 5 juillet. Ces actes soulèvent des interrogations sur la personnalité du prévenu.
Ce quadragénaire à la stature imposante, vêtu d’un T-shirt noir et d’une veste marron foncé, est sans emploi et sans domicile fixe. Ce vendredi 17 décembre, il comparaît pour une affaire en délai différé. Dans le box, le prévenu affiche une attitude sûre de lui. Une assurance qui vire rapidement à la nonchalance. Aux questions de la présidente, l’homme répond par de simples « ouais » et n’hésite pas à couper la parole au tribunal pour nier les faits.
Une agression sous les yeux d’un témoin
Devant la juge, le prévenu contredit les faits et explique n’avoir rien fait « c’est faux, il m’a agressé ». Pourtant, le dossier met en lumière des déclarations contradictoires livrées lors de l’enquête. L’homme soutient d’une part avoir été lui-même la victime d’une agression de la part du témoin. D’autre part, il affirme qu’il souhaitait simplement « bénir » la victime qui semblait pleurer. Ces explications s’opposent aux faits consignés : dans la soirée du 21 juin, rue Riquet à Toulouse, l’individu aurait passé sa main sur la poitrine d’une femme qui attendait sa sœur en bas d’un immeuble, avant d’être maîtrisé au sol par un passant témoin de la scène. Alors que la victime et le témoin ont livré une version des faits presque identique dans leurs dépositions, le prévenu, lui, a opposé des scénarios multiples et changeants.
Une accumulation d’infractions
Le 5 juillet 2025, lors d’une nouvelle interpellation, les policiers découvrent sur le prévenu une carte bancaire et un titre de transport signalés volés, ainsi qu’un sachet contenant une poudre blanche. Interrogé sur la provenance de ces objets, l’homme assure avoir trouvé les cartes « devant un Carrefour » et « dans la broussaille ». Quant au sachet contenant une poudre blanche découvert sur lui le même jour, il affirme que le contenant était du bicarbonate. Une déclaration qui provoque l’étonnement de la présidente : « Vous fumez du bicarbonate, Monsieur ? », demande-t-elle. L’homme lui répond par un simple « oui ».
Le bilan de l’expertise psychiatrique
L’expertise psychiatrique révèle une personnalité aux traits antisociaux et paranoïaques. Son usage quotidien d’alcool sans volonté d’arrêter, en fait un « danger pour autrui ». L’expert note également une faible capacité de remise en question, que ce soit pour ses actes ou leurs conséquences. Face à ce constat, une injonction de soins a été jugée nécessaire.
Le verdict
Face aux éléments du dossier et de l’expertise psychiatrique, la procureure de la République a requis une peine de 12 mois de détention, une interdiction du territoire français pendant deux ans et une interdiction de port d’arme. L’avocat de la défense a sollicité la relaxe pour l’ensemble des chefs d’accusation pour manque d’éléments. Le tribunal a prononcé une peine de 10 mois d’emprisonnement ferme, une interdiction du territoire français pendant au moins 3 ans, une interdiction de port d’arme pendant 5 ans, et enfin une inscription FIJAIS.
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