L’incendie consécutif à une explosion qui a fait quatre blessés, dont au moins deux graves, lundi dans l’usine chimique Elkem Silicones à Saint-Fons, près de Lyon, est « maîtrisé », a annoncé en début de soirée la préfète du Rhône.

Fabienne Buccio a également indiqué sur X le rétablissement de la circulation dans les deux sens de l’autoroute A7, ainsi que celle des trains et aussi des bateaux sur le Rhône. Le confinement des populations dans la zone a également été levé.

« Nous avons pris toutes les précautions pour s’assurer qu’il n’y avait pas de risque d’explosion à nouveau », et « tous les relevés qu’on a faits démontrent qu’il n’y a pas de toxicité », a précisé à la presse sur place le préfet délégué à la sécurité Antoine Guérin.

La déflagration a soufflé un bâtiment de 600 m² au sein du complexe Elkem Silicones, fleuron industriel spécialisé dans les matériaux à base de silicone. Classé Seveso « seuil haut », l’établissement est soumis à une réglementation drastique en raison de la présence de substances dangereuses en quantités significatives. Ce statut impose des études de dangers permanentes et des protocoles d’urgence préétablis, activés instantanément par la préfecture et les services de secours dès la détection du sinistre.

L’origine de l’accident est attribuée à l’hydrogène, un gaz réactif utilisé comme gaz de procédé, caractérisé par une volatilité extrême et une forte explosivité au contact de l’air. Une défaillance de ventilation, un défaut de confinement ou une perte de contrôle de la pression suffit à provoquer une fuite inflammable au moindre contact avec une étincelle. L’explosion a généré un incendie violent au cœur du site, mobilisant des moyens spécialisés pour contenir le foyer thermique.

Bilan humain lourd : quatre salariés touchés en laboratoire

Le bilan fait état de quatre victimes, toutes employées par l’industriel. Trois d’entre elles se trouvent dans un état grave. L’accident s’est produit dans un laboratoire et un atelier de formulation, des zones qui concentrent des manipulations techniques manuelles à proximité immédiate des réacteurs. Contrairement aux unités de production automatisées, ces espaces exigent une présence humaine continue, exposant directement le personnel en cas de rupture des barrières de sécurité technologiques.

Pour contrer le risque d’effet domino — une propagation de l’incendie aux unités voisines dans une zone à forte densité industrielle — le Service départemental et métropolitain d’Incendie et de secours (SDMIS 69) a déployé une centaine de sapeurs-pompiers et une trentaine d’engins. Un périmètre de sécurité de 1 000 mètres a été instauré par la Police nationale. Conséquence directe pour la mobilité régionale : l’autoroute A7 a été coupée dans les deux sens, tout comme les voies ferrées et le trafic fluvial, afin de sécuriser les abords du site.

Activation du plan Orsec et absence de toxicité immédiate

Le Préfet délégué pour la défense et la sécurité a activé le centre opérationnel départemental et déclenché le plan Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile). Ce dispositif permet de coordonner les forces de l’ordre, les services de santé et le poste de commandement opérationnel installé sur place avec le maire de Saint-Fons. Si les autorités ont appelé les populations à éviter le secteur par mesure de prudence, la préfecture précise qu’aucun risque de toxicité pour la population n’est identifié à cet instant.

Cette nouvelle explosion ravive les inquiétudes sur la coexistence entre une activité chimique de haute intensité et l’urbanisation croissante de la métropole lyonnaise. La gestion de l’eau d’extinction et le contrôle de la qualité de l’air restent sous surveillance pour écarter toute pollution environnementale durable. Cet événement replace la fiabilité des installations et la transparence de l’information au centre des enjeux pour les décideurs locaux et les riverains de la Vallée de la chimie.