À l’approche des fêtes, les cosmétiques iridescents et autres sprays pailletés envahissent les rayons beauté. Oui, les paillettes c’est joli, on ne vous dira pas le contraire. Sauf que l’association Avicenn (association de veille et d’information civique sur les enjeux des nanosciences et des nanotechnologies) vient de passer au crible dix références bien connues du marché, et que le résultat n’est pas brillant. Nocibé, Sephora, Aroma-Zone ou René Furterer… tous les produits testés contiennent des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO₂), en quantités élevées et tailles ultrafines (25-50 nm). Cette substance, prisée pour son effet perle nacré présent dans le mica, se détache en nanoparticules libres lors de l’application, et présentent des risques graves pour les poumons.
Des particules pourtant interdites en Europe
Ces particules microscopiques pénètrent les barrières pulmonaires, atteignant les alvéoles et provoquant des inflammations chroniques. Non enrobées, elles génèrent des radicaux libres, potentiellement génotoxiques, capables d’endommager durablement l’ADN et augmentant les risques de cancer, selon des études citées par l’association. Le ministère de la Santé a saisi l’Anses pour demander une expertise urgente, alors que l’affaire fait parler d’elle jusqu’à Bruxelles.
Il faut dire que l’Europe n’est pas tendre avec le TiO₂ nano. Depuis 2020, son usage est limité aux crèmes solaires anti-UV, obligatoirement enrobé et non pulvérisable. Le vieux continent interdit explicitement les formes inhalables ou non protégées dans tout autre cosmétique. On retrouve pourtant la substance dans plusieurs produits pailletés vendus par Nocibé et Sephora, particulièrement populaires en période de fête. Les pigments sont alors décrit comme des composites mica-TiO₂, sans mention de leur taille nano.
Des paillettes dans nos vies, et dans nos poumons
Au-delà de leur impact environnemental (les paillettes en cosmétiques sont généralement fabriquées à base de microplastiques très polluants), ce type de cosmétique représente un risque sanitaire bien réel. Les cosmétiques iridescents sont, pour la plupart, bourrés de mica et de dioxyde de titane, appréciés pour leur capacité à réfléchir la lumière. Face à ce cocktail explosif, il vaut mieux renoncer à mettre des paillettes dans votre vie… ou opter pour des marques plus responsables, à la composition transparente (certaines alternatives françaises brillent tout autant que les vraies, et éviteront de polluer la nature et vos poumons). Les pigments minéraux micronisés (supérieurs à 100 nm), les oxydes ferreux ou les silicates naturels reproduisent l’effet irisé recherché, sans nanoparticules.
En attendant que l’UE ne se décide vraiment à légiférer – et à sanctionner – l’enquête d’Avicenn vient mettre en lumière les dangers bien réels des cosmétiques à paillettes. Le glow c’est bien, mais s’il pouvait éviter d’être livré avec des risques de cancer, c’est mieux.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, suivez-nous sur Google et sur notre canal WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.