Tour du monde à l’envers

Il ne fait décidément rien comme les autres Guirec Soudée. Ce lundi, à Lorient La Base, le Costarmoricain, 33 ans, a décidé de partir presque en catimini autour du monde. La consigne avait été donnée de ne pas divulguer dans la presse le jour et encore moins l’heure du départ ponton.

« Partir un petit peu aussi avec mon père »

Le marin aventurier avait manifestement envie d’un départ en petit comité, avec son équipe, ses proches et ses partenaires. Ce n’est pas rien de partir autour du monde, ça l’est encore moins quand on y va seul, sur un maxi-trimaran et dans le « mauvais » sens en plus. Du Soudée tout craché ça !

Trop de vent ce lundi après-midi à Lorient La Base, Guirec Soudée et son équipe ont retardé le départ du ponton.Trop de vent ce lundi après-midi à Lorient La Base, Guirec Soudée et son équipe ont retardé le départ du ponton. (Photo Philippe Eliès)

« Partir avant Noël, je ne pouvais pas rêver d’un plus beau cadeau », a-t-il lâché avant de larguer les amarres avec son équipe et de prendre, en solo cette fois, le départ de ce grand tour du monde contre vents et courants dominants, mardi matin. La fenêtre météo est bonne pour une entame en douceur.

Avant de quitter le monde des terriens, le skipper a tenu à baptiser son maxi-trimaran. Et il n’a pas choisi n’importe qui pour casser la bouteille. « Eugène Riguidel était déjà le parrain de mon Imoca pour le Vendée Globe. Eugène était un grand copain de mon père que j’ai perdu il y a quelques années. Je pense qu’Eugène n’y est pas pour rien si j’en suis là aujourd’hui. D’une certaine façon, cela me permet de partir un petit peu aussi avec mon père ».

« Ce serait rigolo de croiser les deux Ultimes »

Ce mardi matin, le chrono sera donc déclenché pour cette tentative de record autour du monde d’ouest en est. Le record à battre n’est pas haut perché puisqu’en 2004, Jean-Luc Van den Heede avait bouclé la boucle en 122 jours, 14 h 03’49 » à la barre d’un grand monocoque en aluminium de 20 tonnes, à 7,40 nœuds de moyenne. L’Ultime de Soudée, s’il n’est pas volant, va au moins trois fois plus vite que le monocoque.

En cette fin d’année 2025, nous allons donc avoir trois maxi-trimarans à tourner autour de la planète, deux dans le bon sens sur le Trophée Jules-Verne (le Sodebo 3 de Thomas Coville et Idec Sport CIC d’Alexia Barrier), et Guirec Soudée dans le « mauvais sens ». Quand on vous disait qu’il ne faisait jamais rien comme les autres. « C’est chouette de savoir qu’il y a deux Ultimes déjà en mer. Ce serait rigolo de les croiser. Je ne sais pas si ça va pouvoir se faire mais ce qui est sûr, c’est qu’ils risquent de rentrer à bon port bien avant moi ».