Bouillon Liberté. S’attaquer à l’œuf mayo, c’est prendre le risque de s’échouer sur un monument de la gastronomie française – qui a même son championnat du monde. Même s’il faut un peu le faire exprès pour rater un plat aussi basique, on ne sait jamais. Surtout à 2,90 €. Pour ce prix, on a trois demi-œufs garnis d’une mayo manifestement faite maison. L’ensemble est surmonté d’oignons rouges et de persil. Verdict : la cuisson est bonne et la mayo, pas trop grasse, légèrement relevée. Pour ce prix, le boulot est bien fait, même si l’œuf et demi semble un peu perdu dans sa grande assiette. Mais encore une fois, à moins de 3 € le rapport qualité/prix semble imbattable.
L’œuf mayo de la Brasserie de La Paix. Son prix : 10 €. (Le Télégramme/David Brunet)
Brasserie de La Paix. On n’apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. On pourrait dire ça de la brasserie de La Paix, dont le nom résonne sous les arcades du Palais du commerce depuis la construction de ce dernier à la fin du XIXe siècle. Difficile de savoir si le café centenaire proposait déjà à l’époque des œufs mayo. En tout cas, la brasserie la plus célèbre de Rennes maîtrise l’exercice. Il faut dire que pour 10 €, le demi-œuf supplémentaire par rapport au bouillon n’est pas de trop. Tout comme les croûtons et la généreuse proportion de salade et d’oignons rouges. L’ensemble, copieux, met bien en jambes avant d’entamer le plat de résistance.
2 La bataille du poulet frites : 1-0 pour la brasserie
Le poulet frites du Bouillon Liberté à 11,10 €. (Le Mensuel De Rennes/David Brunet)
Bouillon Liberté. Clairement la déception de notre sélection, cette « cuisse de poulet fermier rôtie, jus au cidre et frites fraîches ». Certes, les frites sont fraîches et croustillantes. En revanche, le poulet est assez sec. La faible quantité de jus de cidre – dont le goût ne ressort pas suffisamment – ne suffit pas à estomper cette impression de sécheresse. En revanche, mention spéciale pour l’andouillette de Pontivy (12,90 €), dont la sauce moutarde sublime la saveur de la viande, même pour les clients, comme nous, pas spécialement réceptifs aux abats.
Le poulet (de Janzé) frites de la brasserie de La Paix. Son prix : 22,90€. (Le Télégramme / David Brunet)
Brasserie de La Paix. Plat « signature depuis 2009 », le « poulet fermier de Janzé, jus de cuisson, frites maison » tient ses promesses. On ne sait pas si c’est le label Janzé, la cuisson, ou son jus, mais le poulet est tendre à souhait. Certes, on est sur du grand classique, sans prise de risque, mais pas de mauvaise surprise. Rien à redire si ce n’est que, 22,90 €, c’est la somme totale que nous avons payée avec entrée, plat, dessert et verre de vin au Bouillon Liberté. À noter, que le midi, une formule à 22 € est disponible avec notamment œufs mayo en entrée, riz au lait en dessert et une viande du jour.
3 Le choc du riz au lait caramel : avantage au bouillon
Le riz au lait caramel du Bouillon Liberté. Le prix : 3,30 €. (Le Mensuel De Rennes/David Brunet)
Bouillon Liberté. C’est LA bonne surprise. Le « riz au lait caramel beurre salé maison » est fondant en bouche sans être trop lourd. Le caramel est impeccablement onctueux et bien dosé, ce qui évite le côté écœurant de nombreux desserts de ce type. Les grains de riz sont cuits à point, ni trop durs, ni trop mous. Seul bémol, une légère impression de trop peu, notamment par rapport à la brasserie de La Paix. À moins que ce ne soit un effet secondaire d’une gourmandise un peu trop extravertie ce jour-là…
Le riz au lait caramel de La Paix. Le prix : 8,50 €. (Le Télégramme/David Brunet)
Brasserie de La Paix. Ici aussi, le riz au lait caramel beurre salé vaut son pesant de cacahuètes, même si son prix est beaucoup plus salé que le caramel. Peut-être à cause de la quantité, plus importante qu’au Bouillon. Néanmoins, on est légèrement moins enthousiaste que pour l’équivalent au Bouillon. La crème est un peu plus lourde en bouche et le caramel légèrement moins enthousiasmant qu’au Liberté. L’impression d’ensemble reste positive, malgré cette sensation de lourdeur dans l’estomac. Il faut dire que le dessert intervient après deux plats bien garnis et roboratifs.
4 Notre verdict : il faut savoir ce que l’on veut
Si notre portefeuille penche en faveur du bouillon (17,30 € vs 41,40 € sans compter les vins : 2,60 € pour le rouge premier prix au bouillon vs 6,50 € à la brasserie), avec son rapport qualité/prix imbattable, la brasserie offre, globalement, une quantité plus importante et des plats légèrement plus travaillés, notamment en ce qui concerne le poulet frites. Mention spéciale pour l’ambiance, au Bouillon, plus populaire et conviviale, où l’on peut discuter avec ses voisins de tablée. À la brasserie, l’atmosphère est plus chic et cosy, avec des recoins propices à l’intimité.