Le magazine India Today rapporte que les expatriés les plus fortunés d’origine indienne quittent massivement le Royaume-Uni, alarmés par la perspective d’une fiscalité plus dure sous le gouvernement travailliste. La menace d’une exit tax agitée autour du budget de Rachel Reeves pousse les grandes fortunes à anticiper leur départ, au premier rang desquelles Lakshmi Mittal, installé depuis près de trente ans à Londres. Le milliardaire, dont la fortune est estimée à 21,4 milliards de dollars – soit environ 18,5 milliards d’euros –, a déjà investi à Dubaï et aux Émirats.
La fuite concerne aussi les entrepreneurs de la tech. Herman Narula, dont l’entreprise pèse 2,5 milliards de livres – environ 2,8 milliards d’euros – prépare son départ vers les Émirats arabes unis, dénonçant une politique fiscale illisible. “Cela a forcé beaucoup de gens à partir”, explique-t-il. Herman Narula estime que le danger ne tient pas seulement à une nouvelle taxe, mais à l’imprévisibilité générale : “Ce n’est pas tant l’exit tax que le fait de ne pas savoir ce que les cinq prochains budgets vont contenir ni quelles mesures aléatoires y seront glissées.”
L’hebdomadaire souligne que Dubaï attire déjà d’anciens résidents britanniques, comme Rio Ferdinand, ancien footballeur star de Manchester United devenu consultant sportif, ou Nik Storonsky, cofondateur et directeur général de la fintech Revolut. De grands noms tels que Nassef Sawiris, milliardaire égyptien et investisseur majeur dans le sport et l’industrie, John Fredriksen, magnat du transport maritime d’origine norvégienne, ou Shravin Mittal, héritier et entrepreneur dans les télécoms et la tech, ont également transféré leur résidence vers le Golfe. Le mouvement s’accélère : “Un record de 691 millionnaires ont quitté le Royaume-Uni en avril”, soit une hausse de 79 %.
L’inquiétude gagne aussi les chefs d’entreprise britannico-indiens. Dans une lettre ouverte adressée à Rachel Reeves, ils dénoncent des mesures qui “ont accru les coûts pour de nombreux entrepreneurs”. D’autres expatriés moins fortunés revoient également leurs plans, comme Ganapati Bhat, consultant en IT, qui explique ne plus voir “de retour sur les impôts élevés” qu’il paie.