Par
Rédaction Terra
Publié le
23 déc. 2025 à 18h08
En plein hiver, la tomate continue de s’inviter dans les assiettes. Un paradoxe, alors même que ce légume d’été ne peut pousser naturellement sans chaleur et lumière. À travers une nouvelle campagne, Agrobio 35 invite à interroger nos habitudes alimentaires et à remettre la saisonnalité au cœur des menus.
Des impacts énergétiques largement documentés
Pour produire des tomates en hiver, deux solutions existent : les importer ou les cultiver sous serres chauffées. Dans les deux cas, le bilan environnemental est lourd. Selon l’ADEME, une tomate produite en hiver sous serre chauffée génère jusqu’à sept fois plus de gaz à effet de serre qu’une tomate française de saison. Le CTIFL estime de son côté que produire un kilo de tomates sous serre chauffée revient à brûler l’équivalent d’un litre de fioul.
Ces chiffres rappellent que la tomate n’est pas un légume « hors-sol » du calendrier : sa saison naturelle s’étend de juin à octobre. En dehors de cette période, son maintien sur les étals repose sur une forte consommation d’énergie.
L’hiver, une autre richesse légumière à valoriser
Loin de prôner la privation, la campagne portée par Agrobio 35 met en avant l’abondance des légumes hivernaux produits localement. Poireaux, choux, carottes, courges ou encore betteraves offrent une diversité de couleurs, de textures et de saveurs, sans recourir au chauffage des serres.
Pour les maraîchers bio bretons, respecter la saisonnalité permet aussi de préserver les sols, de limiter les intrants énergétiques et de produire dans des conditions plus cohérentes avec les cycles naturels. Une approche qui rejoint les attentes croissantes autour de l’alimentation durable, sans verser dans un discours culpabilisant.
Les restaurateurs comme relais pédagogiques
La campagne « En hiver, pas de tomates dans nos menus » s’adresse en priorité aux restaurateurs, considérés comme des acteurs clés de la transition alimentaire. Un kit de communication gratuit leur est proposé afin d’afficher clairement leur engagement : stickers de vitrine, chevalets pédagogiques et outils numériques.
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L’objectif est double : informer les clients sur les enjeux de saisonnalité et valoriser les établissements qui font le choix de menus cohérents avec le calendrier agricole. En Bretagne, plusieurs professionnels de la restauration ont déjà fait évoluer leurs pratiques, démontrant qu’il est possible de concilier créativité culinaire et respect des saisons.
Redonner du sens à la consommation de saison
À travers cet appel, Agrobio 35 invite plus largement à repenser la place des légumes dans l’alimentation hivernale. Laisser la tomate « au repos » quelques mois, c’est aussi redonner de la valeur au retour des premières tomates d’été, cultivées en plein champ et riches en goût.
Sans injonction ni militantisme, la démarche défend une idée simple : manger de saison, c’est s’appuyer sur les ressources locales disponibles au bon moment, tout en limitant les impacts énergétiques de notre alimentation.
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