La commande a beau être minoritaire, elle n’en a pas moins fait grincer des dents au sommet de l’État. En choisissant d’inclure des bus électriques du constructeur chinois BYD dans son vaste programme de renouvellement de flotte, la Deutsche Bahn s’est attiré les critiques publiques du ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, qui aurait préféré voir l’entreprise publique privilégier des industriels nationaux ou européens.
La compagnie ferroviaire avait annoncé il y a une semaine la plus importante commande de bus de son histoire avec 3300 véhicules électriques et hybrides, destinés à moderniser ses services de transport. La grande majorité sera produite par le constructeur allemand MAN.
Une production hongroise qui « agace » quand même
Mais environ 5 % de la flotte, soit 200 bus électriques, seront fournis par BYD depuis son site de production en Hongrie, avait précisé la Deutsche Bahn. Un choix qui irrite le ministre social-démocrate : « Cela m’agace que la Deutsche Bahn ait décidé de commander des bus chinois en plus de son gros achat auprès de MAN », a déclaré Lars Klingbeil, également vice-chancelier, dans un entretien accordé au quotidien Neue Osnabrücker Zeitung.
Il dit défendre un « patriotisme local sain », estimant que ce type de contrats devrait revenir en priorité à des fabricants allemands ou européens lorsque leurs offres sont compétitives. « Depuis longtemps déjà, d’excellents bus électriques, notamment ceux de Mercedes ou de MAN, circulent dans les villes allemandes » poursuit-il.
Un contexte tendu entre les deux pays
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte de tensions économiques croissantes entre l’Allemagne et la Chine, en particulier dans le secteur stratégique de l’automobile. À l’instar de la Commission européenne, Berlin se montre de plus en plus méfiant vis-à-vis de la deuxième économie mondiale, régulièrement accusée de pratiques de concurrence déloyale.
En novembre dernier, Lars Klingbeil avait pourtant effectué la première visite officielle du gouvernement du chancelier Friedrich Merz, entré en fonction en mai, en Chine. Il assurait alors avoir obtenu des garanties sur l’accès aux terres rares et aux matières premières critiques. Cette année, la Chine est redevenue le premier partenaire commercial de l’Allemagne, devant les États-Unis, qui l’avaient brièvement dépassée.
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Pour résumer
L’entreprise allemande de transport Deutsche Bahn s’est attiré les foudres du gouvernement allemand lors de sa dernière commande de bus électriques. En faisant arriver plus de 200 véhicules chinois de la marque BYD, elle n’a pas privilégié les filières nationales ou européennes, ce qui a agacé au sommet de l’Etat.
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