Au pied de la grande roue du marché de Noël, une dizaine d’hommes en uniforme. Dans les rues adjacentes, une douzaine en civil. Tous avec l’oreillette qui crache des infos. « Suspects en vue rue Louis-Braille, on les suit. »
Les suspects, c’est une petite bande déjà connue des services de police. Un équipage en civil (que nous ne pourrons pas suivre, évidemment) va les garder à l’œil. Les fonctionnaires en uniforme, eux, vont patrouiller non loin et se tenir prêts à venir en renfort. Au cas où.
« Ce ne sont plus les sacs ou les téléphones »
L’objectif du jour ? Prévenir les vols à l’arraché et interpeller (du moins essayer) des auteurs en flagrant délit. Surtout les vols de bijoux. « Ce ne sont plus les sacs ou les téléphones », précise le commandant Lara, qui pilote l’opération. « Avec le cours de l’or qui a explosé, les bijoux sont désormais très recherchés. »
Les vols à l’arraché de colliers se sont multipliés ces derniers mois. « C’est devenu une priorité », reconnaît l’officier, qui précise les moyens dévolus à la lutte contre ce fléau : « Les services d’enquête ont été renforcés. On tient à jour une cartographie des lieux et des dates. On sait qu’ils (N.D.L.R. : les voleurs) agissent au moins par deux, souvent l’après-midi, et très souvent le long de la Grand-Rue (pour se déplacer rapidement en transports en commun). »
Des interpellations ont déjà eu lieu. Points communs des suspects : « Il s’agit souvent de mineurs isolés, en situation irrégulière », précise le commandant Lara. Et ils connaissent très bien les ficelles du métier : « Ils ne gardent pas les bijoux très longtemps, ils les revendent rapidement à des bijoutiers peu scrupuleux. »
Conseil à suivre : « Si jamais vous êtes victimes, appelez immédiatement le 17. Et donnez une description détaillée des auteurs. Plus tôt on peut intervenir avec un signalement précis, plus on a de chance de les arrêter. »
Mardi, la bande de suspects n’est finalement pas passée à l’action. « On a fait chou blanc, mais on reviendra. On mène des opérations de ce type tous les jours », conclut l’officier.