En décembre 1891, dans le quartier de la Maison-Blanche du
XIIIe arrondissement de Paris, vivent des familles
de tanneurs et tisserands. C’est ici que Paulin Enfert, un laïc
dont le procès de béatification est en cours, grandit. Parti se
battre contre les Prussiens à 17 ans, il retrouve un quartier
dévasté par la Commune. Dans la rue, les enfants sont livrés à
eux-mêmes. Paulin Enfert leur propose des activités ludiques et
sportives. Il leur enseigne même le catéchisme, alors qu’un
mouvement antichrétien s’est propagé au sein de la population.
C’est avec eux que, le soir du 24 décembre 1891, il
organise l’une des premières soupes populaires de Paris. Il fonde
ensuite la Mie de pain. Aujourd’hui, la distribution continue.
L’association (140 salariés, 500 bénévoles) agit à
travers huit structures dans Paris. Florence Gérard, mère de
famille, présidente de l’association des Œuvres de la Mie de pain
depuis 2013, revient sur cette histoire.
Comment est née la Mie de pain ?
Lors de l’hiver très froid de 1891, alors qu’on donne de la
mie de pain aux oiseaux, des jeunes du patronage Saint-Joseph de la
Maison-Blanche songent qu’ils pourraient donner de grosses mies aux
pauvres qui ont faim. D’où le nom de notre association. Au sein du
patronage, ces jeunes, eux-mêmes issus de familles très modestes,
bénéficient avec Paulin Enfert d’une éducation et d’un encadrement.
Ils rendent ainsi quelque chose de ce qu’ils ont reçu à ceux qui
n’ont rien. Ils ont l’idée de faire appel à la générosité des
commerçants et des familles aisées du quartier.