- Les États-Unis ont pris des sanctions à l’égard de cinq Européens, engagés dans la régulation du numérique et la lutte contre la désinformation.
- On retrouve parmi les personnes visées le Français Thierry Breton, ancien commissaire européen.
- Celui-ci fustige un « vent de maccarthysme » soufflant sur Washington.
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Le second mandat de Donald Trump
Engagées pour une stricte régulation de la tech et contre la désinformation en ligne, cinq personnalités européennes sont dans le collimateur de l’administration Trump, qui a annoncé mardi 23 décembre les sanctionner. Les agissements de ces personnes, qui se voient désormais interdites de séjour aux États-Unis, s’apparentent à de la « censure » au détriment des intérêts américains, a justifié le département d’État. Parmi les individus visés, on retrouve un ancien commissaire européen, le Français Thierry Breton, qui a dénoncé (nouvelle fenêtre) un « vent de maccarthysme ».
Washington dénonce une forme de censure dans l’UE
« Depuis trop longtemps, les idéologues européens mènent des actions concertées pour contraindre les plateformes américaines à sanctionner les opinions américaines auxquelles ils s’opposent », a lancé sur X le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio. « L’administration Trump ne tolérera plus ces actes flagrants de censure extraterritoriale », a-t-il ajouté, dénonçant « un complexe industriel mondial de la censure ».
Le Français Thierry Breton est l’une des personnes visées par Washington. Ancien ministre et artisan de la directive européenne sur les services numériques, il a été commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, avec de larges compétences en particulier sur les dossiers numériques et industriels. Sur X, il a réagi en déplorant un « vent de maccarthysme » aux États-Unis, en référence à la chasse aux sorcières anticommuniste menée par le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années 1950. « Pour rappel : 90% du Parlement européen – démocratiquement élu – et les Vingt-Sept États membres à l’unanimité ont voté le DSA », la législation européenne sur le numérique, a-t-il souligné. « La censure n’est pas là où vous le pensez », a-t-il glissé, s’adressant aux Américains.
Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, a pour sa part estimé que « les peuples de l’Europe sont libres et souverains et ne sauraient se faire imposer par d’autres les règles s’appliquant à leur espace numérique ». Les quatre autres personnes sanctionnées font partie d’ONG engagées dans la lutte contre la désinformation et la haine en ligne au Royaume-Uni et en Allemagne. Il s’agit d’Imran Ahmed, qui dirige le Center for Countering Digital Hate (CCDH), de Clare Melford, à la tête d’un index de la désinformation (GDI) basé au Royaume-Uni, ainsi que d’Anna-Lena von Hodenberg, fondatrice de HateAid, une ONG allemande, et de sa collègue Josephine Ballon.
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Soulignons que si les Européens n’ont généralement pas besoin de visa pour se rendre aux États-Unis, ils doivent toutefois obtenir une autorisation électronique de voyage (ESTA) préalable à tout déplacement dans le pays. En mai, le secrétaire d’État américain avait déjà annoncé des restrictions de visas pour les étrangers accusés de « censurer les Américains », affirmant que la liberté d’expression était « essentielle au mode de vie américain ».
TD avec AFP
