Après quelques minutes d’entretien avec Valérie, conseillère de la Caisse d’allocations familiales, Saïda est tout sourire, comme soulagée. « J’avais un peu le trac avant de venir. J’avais peur que mon dossier pose problème. Mais la conseillère a été géniale. Elle m’a mis rapidement à l’aise et m’a rassurée », témoigne-t-elle. Cerise sur le gâteau : Saïda, qui travaille, n’a même pas eu à se rendre à La Loubière, au siège de la Caf du Var à Toulon. C’est l’organisme qui s’est déplacé jusqu’à Berthe, quartier populaire seynois où elle réside. « C’est un plus », glisse Saïda.
À l’initiative de son directeur Julien Orlandini, la Caf du Var a décidé de se rapprocher physiquement des gens. « Je souhaite que la Caf du Var, qui a une mission de service public, se rapproche des gens. En venant à leur rencontre, on est là où on doit être », explique Julien Orlandini.
Une démarche bien accueillie
De cette volonté est née la brigade d’accès aux droits, une équipe d’une dizaine de conseillers qui, depuis mi-novembre, se déplace dans les communes où la Caf ne dispose pas de bureau. En ce 11 décembre, la Caf du Var en est ainsi à sa 4e délocalisation et semble progressivement trouver son public.
Pour preuve, la dizaine de bénéficiaires accueillis en à peine deux heures. « On a été bien aidé par la Maison digitale, notre partenaire à Berthe, qui a collé des affichettes, annoncé notre venue sur ses réseaux sociaux », précise Émilie Faissole, responsable adjointe accès aux droits et services. Outre Saïda, Asma (1) apprécie aussi la démarche. « Je préfère voir les personnes, leur parler directement. Quand je remplis des dossiers administratifs via l’ordinateur, j’ai l’impression d’échanger avec le vent », lâche-t-elle.
Quant à Martine, son geste vaut tous les mots. Après son rendez-vous avec la conseillère Valérie, elle est revenue offrir à chacune des membres de la brigade de la Caf un cœur rouge autocollant sur lequel on peut lire : « Merci d’être là et d’exister ! » « Je me sens vraiment utile, efficace », réagit Valérie, qui était volontaire pour intégrer la brigade d’accès aux droits.
Des conseillers experts à l’écoute
Présentées sous le slogan La Caf près de chez vous, ces délocalisations vont se poursuivre. « En termes d’horaires, de choix des partenaires qui pourraient nous accueillir ponctuellement dans leur structure, on tâtonne, on teste. On se donne trois mois pour corriger, adapter le dispositif. L’idée est de ne surtout rien s’interdire », reconnaît Julien Orlandini.
Mais en cette année si particulière du 80e anniversaire de la Sécurité sociale, le directeur de la Caf du Var est bien décidé à aller chercher tous ceux qui, par manque d’information ou de confiance, ou parce qu’ils éprouvent trop de difficultés avec les démarches administratives, renoncent à remplir les dossiers pour toucher les prestations auxquelles ils pourraient prétendre (25-30 % pour le seul Revenu de solidarité active). « Depuis la crise du Covid, les rendez-vous téléphoniques ont remplacé les rendez-vous physiques. Dans 90 % des cas, ça marche très bien. Mais certains dossiers sont plus complexes que d’autres. Je pense notamment aux situations de séparation. Aussi, dans un souci de proximité, de personnalisation et de simplicité, je souhaite augmenter sensiblement le nombre de rendez-vous physiques dans nos accueils ou les Maisons France Services », précise encore Julien Orlandini.
Et parce qu’il est persuadé qu’il faut proposer une solution adaptée à chaque situation rencontrée, le directeur de la Caf du Var va encore plus loin. Outre La Caf près de chez vous déjà largement évoquée avec le déploiement de la brigade d’accès aux droits, la Caf du Var propose désormais aux allocataires trop éloignés de ses bureaux, des rendez-vous en visio avec des conseillers experts à même de répondre précisément à toutes les questions. Et Julien Orlandini d’affirmer : « Avec cette nouvelle stratégie, la Caf du Var retrouve tout le sens de sa mission de service public. »
1. Le prénom a été changé.