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Les nouveaux propriétaires canadiens des Aigles de Nice avaient parié sur un investissement à long terme, rentable une fois qu’ils disposeraient de leur patinoire olympique en 2030, ce qui donnerait au hockey professionnel azuréen le plus bel outil de France. Mais à court terme, ils savaient s’attendre à souffrir et jouer le maintien dans l’intervalle.

Alors que la saison a débuté depuis trois mois, la donne a un peu changé. Un nuage vient d’apparaître sur l’horizon à long terme. Le Maire de Nice, Christian Estrosi, a pourtant donné et signé toutes les garanties sur le projet olympique, mais c’est justement là que réside la menace. Cela fait quinze ans que, quand Estrosi dit blanc, son ex-ami devenu ennemi juré Eric Ciotti dit noir. Ce dernier a en effet pour grande ambition de sa vie de conquérir la Mairie de Nice. Une ambition que tout le monde connaissait mais qui ne se cache plus. La guerre larvée ou par personne interposée deviendra un duel direct.

Après avoir franchi le Rubicon en s’alliant au Rassemblement National, Éric Ciotti estime en effet que le moment stratégique est venu de prendre la mairie. Depuis qu’il a présenté sa candidature, la campagne est extrêmement violente entre les deux camps, avec des insultes et menaces de toutes parts. Cette semaine, on a entendu jusque dans les médias nationaux un discours de campagne de Ciotti axé principalement sur son rejet… des projets de patinoire, qu’il présente comme des lubies d’Estrosi. L’opposant vise aussi bien la tenue du tournoi de hockey sur glace des JO 2030 dans des glaces provisoires installées dan l’Allianz Arena (avec pour but de rallier à sa cause les nombreux supporters de l’OGC Nice dont l’équipe de football devrait déménager pendant six mois) que la future grande patinoire de la plaine du Var qui serait utilisée in fine par les Aigles. Dans cette bataille politique, le poids électoral du hockey sur glace est évalué à la taille des tribunes – pourtant archi-pleines – de la patinoire Jean-Bouin : faible. Il risque plus de subir le résultat que d’influencer.

ruel nicolas nice ext 02

Dans le même temps, le court terme dépasse toutes les espérances. Nice est indéniablement l’équipe-surprise de la grosse première moitié de championnat. Sixièmes, les Aigles ont une confortable avance de 12 points sur la qualification en play-offs, même si cet écart est à pondérer par les deux matchs en retard de Chamonix. Et pour la réception ce soir du leader Rouen, les Niçois confirment ce classement par un bon début de match. Les jeux sont simples mais efficaces, que ce soit la passe en retrait de Jesper Larinmaa pour Henry McKinney ou la déviation du capitaine Nicolas Ruel sur centre de Teemu Loizeau.

Quand on parle de JO, l’actualité, ce n’est pas le projet niçois 2030, c’est la composition de l’équipe de France 2026 publiée ce jour. Il concerne deux acteurs de cette soirée, Florian Chakiachvili et Anthony Rech, dont la présente était attendue. Rech en particulier montre pourquoi il est l’actuel meilleur marqueur de la Ligue Magnus : à la neuvième minute, il dribble le défenseur Valentin Coffy puis passe à gauche à Michael Regush qui marque dans le haut du filet (0-1). Un but qui change le cours du jeu. Rouen affiche alors une maîtrise technique supérieure et installe la possession. En fin de tiers, Rech vient encore feinter près du but mais Isaac Charpentier remporte ce face-à-face.

chakiachvili florian rouen ext 02

Nice essaie de se montrer plus dangereux en deuxième période, mais l’efficacité rouennaise est insolente. Simon Lafrance se détache du marquage d’Adam Nobes et reprend la passe transversale de Dylan Yeo (0-2). Les Dragons sont nets et sans bavure, ils ne prennent d’ailleurs aucune pénalité.

La discipline contribue à faire la différence. Si la crosse haute en zone offensive de Proux avait été sans effet (car à cheval sur les deux premiers tiers), les deux pénalités suivantes sont fatales. L’obstruction de Loïc Coulaud lui vaut un passage en prison de seulement neuf secondes (Eric Ciotti dénoncerait sûrement le laxisme judiciaire de cette remise de peine). Isaac Charpentier ferme pourtant les jambières sur le lancer plein axe de Chakiachvili, mais de manière pas suffisamment affirmée (et/ou pas soutenue par ses défenseurs Nobes et Régis) pour empêcher Loïc Lampérier de venir le pousser au fond des filets à travers ses bottes (0-3). Et quand Loizeau est contraint d’accrocher un attaquant rouennais qui perce vers le but, la passe transversale de Lafrance trouve Tomas Simonsen en angle fermé à gauche (0-4).

Le vent change en troisième période. Ke banc des punitions de Rouen est finalement utilisé, puisque Charles Schmitt et Patrick Holway y prennent place à 38 secondes d’intervalle. Nice n’exploite pas cette double supériorité numérique et semble décidément réduit à l’impuissance. Les jeux semblent faits… mais Holway retourne en prison et un lancer à mi-distance de Colin Morillon finit par transpercer la carapace de Mac Carruth (1-4).

Les Dragons se relâchent décidément un peu trop. Une crosse haute de Yeo est sifflée. Nouveau powerplay niçois, nouveau but : le one-timer de Robin Johansson dans le cercle droit permet le rebond à l’opposé de Nicholas Cherkowski, dans le dos de Schmitt (2-4). L’espoir renaît pour Nice qui sort son gardien un peu précipitamment. Simonsen fait cadeau de la cage vide à Tommy Perret (2-5).

simonsen tomas rouen ext 02

Le président grenoblois Jacques Reboh avait critiqué la publication de la liste olympique quelques heures avant une journée de la Ligue Magnus (un calendrier choisi par le CNOSF pour plusieurs sports sur laquelle la FFHG a peu de prise), craignant sans doute que ses jeunes joueurs Matias Bachelet et Adel Koudri accusent le coup de la déception. Peut-être Tomas Simonsen pensait-il lui aussi aux JO, pour lesquels il sera seulement substitut ? Il n’a pas semblé si affecté. Simonsen apporte sa contribution usuelle (4 tirs cadrés, 1 but et 1 passe), dont on ne doute guère à vrai dire. Ce qui lui manque pour intégrer le top-6 offensif des Bleus, c’est la constance dans l’intensité mise chaque soir, et à chaque présence.

Tous les Rouennais pourront passer Noël bien au chaud, une fois revenus de leur long déplacement. Avec leur effectif réduit et un calendrier 2026 qui s’annonce dense, ils continuent de gérer la situation avec un calme… olympien. Les Dragons gardent la tête du championnat, désormais avec 3 points d’avance (et 1 un match en moins) sur Grenoble, qui a battu Angers ce soir dans le duel pour la deuxième place.

Pour Nice, cette première défaite dans le temps réglementaire en décembre est un petit coup d’arrêt, même si les défaites d’Anglet et Chamonix maintiennent la marge de 12 points. Après la courte trêve de Noël, un match intéressant attend les Aigles mardi prochain à Briançon, le huitième du classement qui vient d’enchaîner quatre succès à l’extérieur et ne cesse d’étonner.

Élu joueur niçois du match : Henry McKinney.

mckinney henry nice ext 01

Nice – Rouen 2-5 (0-1, 0-3, 2-1)
Mardi 23 décembre 2025 à 20h30 à la patinoire Jean-Bouin. 1196 spectateurs.
Arbitres : Clément Goncalves et Frédéric Peurière assistés d’Alexia Cheyroux et Louan Robert.
Pénalités : Nice 6′ (2′, 4′, 0′) ; Rouen 8′ (0′, 0′, 8′)
Tirs : Nice 26 (5, 8, 13) ; Rouen 23 (8, 9, 6)

Évolution du score :
0-1 à 08’51” : Regush assisté de Rech et Schmitt
0-2 à 29’21” : Lafrance assisté de Yeo et Simonsen
0-3 à 36’33” : Lampérier assisté de Chakiachvili et Regush (sup. num.)
0-4 à 38’17” : Simonsen assisté de Lafrance et Chakiachvili (sup. num.)
1-4 à 52’24” : Morillon assisté de McKinney et Cherkowski (sup. num.)
2-4 à 56’04” : Cherkowski assisté de Morillon et Johansson (sup. num.)
2-5 à 58’04” : Perret assisté de Simonsen et Phelan (cage vide)

Nice

Attaquants :
Mathieu Desgagnés – Robin Johansson (A) – Nicholas Cherkowski
Jesper Larinmaa – Henrik Rommel – Henry McKinney
Jordan Mugnier – Hugo Nogaretto – Loïc Coulaud
Hugo Proux – Teemu Loizeau (A) – Nicolas Ruel (C)

Défenseurs :
Samuel Regis – Colin Morillon
Adam Nobes – Valentin Coffy
Louis Cirgues – Jules Lefebvre
Yoan Salvé

Gardien :
Isaac Charpentier [sorti de 57’54” à 58’04”]

Remplaçant : Alexis Shank (G). Absent : Charles-Antoine Roy (blessé)

Rouen

Attaquants :
Anthony Rech – Michael Regush – Tommy Perret
Loïc Lampérier (C) – Simon Lafrance – Tomas Simonsen
Robin Colomban – James Phelan – Julien Tessier
Vincent Nesa, Johanès Avonde

Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Patrick Holway
Pier-Olivier Roy – Gustav Bouramman
Dylan Yeo (A) – Charles Schmitt

Gardien :
Mac Carruth

Remplaçant : Lucas Mugnier (G). Absents : Rolands Vigners (fracture au pied), Chase Gresock (blessé).