Après des vacances en Laponie (Norvège), une Italienne de 19 ans prénommée Giada a contracté une violente grippe et a été transportée à l’hôpital de Palerme (Italie) en urgence, le 26 novembre. Elle était alors inanimée, avec des signes vitaux alarmants, et risquait de mourir d’une myocardite fulgurante. Elle a finalement pu être sauvée in extremis après environ deux heures de massage cardiaque, rapporte le Corriere della Sera.
Plusieurs soignants de l’hôpital Civico, dont des médecins et des infirmières, se sont relayés pour tenter de la ranimer à tour de rôle. Au total, ils ont effectué les manipulations durant 1h47, poursuivant leurs efforts même lorsque la victime semblait condamnée. « Nous étions douze, tandis que dix autres étaient prêts à prendre la relève, à contrôler chaque paramètre. Le cœur était sur le point de lâcher. Il fallait y croire et continuer… », a témoigné le directeur du service anesthésie de l’hôpital, Vincenzo Mazzarese.
« L’équipe doit fonctionner comme une horloge »
En pratique, l’efficacité d’un massage cardiaque est limitée dans le temps et excède rarement trente minutes. Au-delà, la victime est exposée à un risque accru de complications. Les médecins doivent donc être en alerte tout au long du processus, développe Massimo Geraci, chef du service des urgences de l’hôpital de Palerme.
« Il faut être sûr de la réaction du cœur, après dix, vingt, trente minutes de massage. C’est très long. Pour cela, il faut procéder à une échographie. Mais, tandis que l’on se relaie sur ce muscle qui semble ne pas se remettre, toute l’équipe doit fonctionner comme une horloge », détaille le spécialiste. « J’arrêtais le massage pendant un instant qui me semblait une éternité, je laissais quelques secondes à l’échographiste, tandis que les autres gardaient les yeux rivés sur les écrans et, après un regard approbateur de sa part, je reprenais le massage », a raconté le praticien.
« Ce sera le plus beau Noël de sa vie », selon son père
Une technique leur a notamment permis d’éviter le pire : l’Ecmo (Extra corporeal membrane oxygenation), soit l’oxygénation par membrane extracorporelle. Comme l’explique le site du CHU de Poitiers, cette assistance, très utilisée pendant la pandémie de Covid-19, permet « l’oxygénation non plus à travers le poumon physiologique mais à travers une membrane extracorporelle. […] Le patient nécessite alors d’être intubé, endormi [sédaté] et placé sous assistance respiratoire, c’est-à-dire connecté à un ventilateur artificiel ». L’hôpital de Palerme s’était doté de cette technologie depuis un an à peine.
Aujourd’hui, la jeune femme est en convalescence à son domicile. « Elle va mieux, beaucoup mieux. Ce sera le plus beau Noël de sa vie », a déclaré son père. « Avec Giada, c’était un vrai miracle », a conclu Massimo Geraci.