Par
Jessie Leclerc
Publié le
24 déc. 2025 à 15h02
Les contes de Noël n’existent pas que dans les livres ou les téléfilms. Parfois ils prennent vie autour d’une table, à deux pas de chez soi, comme au Petit-Quevilly (Seine-Maritime), près de Rouen. Ce 24 décembre 2025, une fratrie a décidé d’ouvrir les portes de son appartement à des étudiants seuls pour le réveillon. Une poignée de chaises supplémentaires qui fait de ce Noël un véritable moment de partage et de solidarité.
Pour que Noël ne soit pas trop calme
À l’origine de cette belle histoire, il y a Rita, 32 ans, couturière et styliste spécialisée dans les robes de mariées. Habituée aux grandes tablées familiales, elle vit, cette année, un Noël différent.
« On a toujours fêté Noël avec beaucoup de monde, en grande famille. Cette année, on est que quatre et sans ma sœur Georgette qui est au Sénégal. En petit comité, ça faisait triste », glisse-t-elle.
Avec ses frères, Laurent, 31 ans, et François, 27 ans, et leur demi-sœur Madeleine, 17 ans, Rita ressent un manque. La moitié de la famille est au Sénégal, et l’esprit de Noël semble incomplet.
Un message Facebook qui change tout
Alors elle écrit. Quelques lignes seulement, publiées anonymement sur une page Facebook dédiée aux étudiants. Sans attente particulière, sans imaginer l’ampleur de la réaction.
Bonjour, […] je sais qu’il y a des étudiants qui seront seuls à Noël et je trouve ça triste. […] J’aimerais inviter quelques personnes, six maximum, pour venir fêter Noël avec nous (quatre frères et sœurs). Nous sommes très ouverts d’esprit […]. C’est gratuit.
Rita
Message anonyme publié sur Facebook
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Le message circule rapidement. Quelques heures après la publication, déjà une quarantaine de commentaires, pour la plupart de félicitations. Et parmi eux, quelques étudiants loin de leur famille qui acceptent volontiers la proposition de Rita.
« Quand j’étais étudiante, je connaissais des gens qui faisaient Noël seuls, car ils étaient loin de chez eux. J’avais déjà proposé à une amie de le faire avec ma famille. Là, c’est un autre cap », confie la jeune femme.
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Un Noël multiculturel et intergénérationnel
Très vite, Rita rentre en contact avec des jeunes. L’hôte a pu échanger avec quatre d’entre eux et est en attente de confirmation pour les autres.
Des étudiants venus du Népal, de Tunisie ou encore du Bénin pour un mélange de cultures, de langues et de traditions. « L’étudiante tunisienne ramène des spécialités de chez elle. Certains vont découvrir Noël pour la première fois », se réjouit Rita.
« J’ai même proposé à ma collègue de 50 ans et à son fils de venir », ajoute l’hôte.
Un réveillon sans chichi, mais plein de cœur
Pas de plan de table ni de pression. Rita souhaite simplement un moment convivial. Elle a tout acheté et cuisiné de A à Z.
« Ce ne sera pas une table classique, on va mettre des chaises un peu partout. Chacun prendra son assiette et s’assiéra où il veut », explique-t-elle.
Au programme : jeux et musiques selon les goûts de chacun, discussions… et même un tour de table pour que chacun apprenne à se connaître. « On veut que tout le monde s’y retrouve, que personne ne soit dans un coin sur son portable, ça serait triste », insiste Rita.
Recevoir, une seconde nature
Si l’idée d’inviter des inconnus lui est venue à l’esprit, c’est que recevoir fait partie de son ADN.
J’aime bien recevoir, il y a souvent des gens chez moi.
Rita
à l’initiative du projet
« J’aime aussi rencontrer du monde. Quand je pars en voyage, j’aime parler avec les locaux, même si je galère avec la langue. Les gestes suffisent à se comprendre. »
Et le reste de la fratrie a suivi. « On en a parlé la semaine dernière et ils n’ont pas le choix, c’est moi qui dépense mon argent et je l’organise chez moi », rigole Rita. Et d’ajouter : « Mais ils sont d’accord. Laurent m’a dit que c’était une très bonne initiative. »
Elle admet pourtant avoir hésité un instant. « J’avais un peu peur au niveau des garçons, car je suis une fille, mais mes frères sont là. »
Créer du lien
Au-delà de Noël, Rita espère autre chose : « Pourquoi pas de se faire de nouveaux amis et peut-être boire un verre tous ensemble, après les fêtes ? »
Ce genre d’attention est importante, car en ce moment, il y a tellement d’informations négatives. Tout le monde est seul et personne n’ose parler avec personne, tout le monde reste dans son coin et je trouve ça malheureux.
Rita
Hôte
Les inscriptions restent ouvertes jusqu’à la dernière minute.
Le rendez-vous est donné dans son appartement, à Petit-Quevilly, à proximité des arrêts de Métro et de Teor.
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