l’essentiel
Après les propos du candidat Insoumis aux municipales de Toulouse, François Piquemal, qui veut instaurer une régie publique de l’eau, Veolia, le gestionnaire pour la Métropole, a réagi en vantant sa capacité à investir plus efficacement.
Un invité surprise a fait irruption dans la campagne des municipales de Toulouse ce mardi 23 décembre. Veolia France, qui, dans la métropole, est le gestionnaire, par délégation, de la production et distribution de l’eau potable, a réagi au récent point presse du candidat Insoumis François Piquemal.
Vendredi, le candidat, accompagné du député Hadrien Clouet, et de plusieurs de ses soutiens, a mis en avant ses promesses destinées à améliorer le pouvoir d’achat des Toulousains. Parmi celles-ci, l’instauration d’une régie publique de l’eau potable et d’une tarification sociale (liée au revenu des foyers).

François Piquemal (au centre) et le député Hadrien Clouet (à droite) avec des militants vendredi lors du point presse sur le pouvoir d’achat.
Cible régulière de toute la gauche, Veolia France affirme ce que la majorité de Jean-Luc Moudenc a par ailleurs plusieurs fois avancé : « à la différence d’une régie, Veolia peut investir et innover avec des solutions inégalées pour la performance et la sobriété. » Le géant français de l’eau cite ainsi en exemple ses investissements dans le réseau toulousain : « 2 500 capteurs sur 3 400 km de canalisations » pour détecter les fuites, « un centre de pilotage » et « des compteurs intelligents », une eau « 100 % conforme et des usines modernisées ».
Le prix de l’eau l’été
Veolia vante au passage une mesure mise en place depuis deux étés par Jean-Luc Moudenc, président de la Métropole, et combattue par la gauche : le tarif saisonnier de l’eau qui augmente l’été et baisse l’hiver pour inciter aux économies quand la ressource est rare. « La tarification saisonnière réconcilie écologie et pouvoir d’achat avec 800 000 m³ économisés en un an. » Tous les groupes d’opposition de la métropole, les Insoumis et citoyens, les Écologistes et le PCF, rejoints par le PS, jugent, eux, la mesure antisociale. La modification du contrat s’est par ailleurs traduite par une somme mise en réserve à la Métropole que ces opposants considèrent comme une cagnotte au profit de l’entreprise.
La réaction de François Piquemal ne s’est pas fait attendre. « Veolia se permet d’interférer dans la campagne municipale toulousaine », déplore-t-il en promettant à nouveau le passage de l’eau en gestion publique. Et « la fin de l’impunité pour certains sur le dos des Toulousains ». L’intervention de Veolia a également soulevé l’indignation chez les soutiens du candidat.
Ce n’est pas la première fois que Veolia s’exprime ainsi. En août, le groupe avait dénoncé des propos des Insoumis et d’Archipel Citoyen concernant la sincérité de ses comptes.