Un calvaire. Venus de Paris, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, de Suisse, 181 passagers, pour l’essentiel sénégalais d’origine, espéraient passer les fêtes dans leur pays. Le vol Transavia TO8032 devait en effet décoller de Nice, lundi à 8 h 55, et les déposer à Dakar (Sénégal), à 13 h 45. Avec, en ligne de mire, un réveillon auprès de leurs proches. Certains ont déboursé 1.400 euros aller-retour par passager pour partager les fêtes en famille.
« Problème, lundi matin, alors que nous étions sur la passerelle pour embarquer, le commandant de bord nous a annoncé un problème technique », raconte Bassirou Ndiaye, 53 ans, de Saint-Laurent-du-Var. Et le couperet tombe : vol annulé.
« Le commandant de bord a pris la parole pour nous dire que le vol était annulé mais que demain (mardi, ndlr), on serait transférés sur un autre vol, Nice-Paris et Paris-Dakar. » Bon gré mal gré, chacun accepte cette annulation.
Sauf qu’au comptoir Aviapartner, représentant Transavia, oubliée la promesse du commandant. C’est un scénario bien moins avantageux qui leur est proposé : « La seule proposition qui nous a été faite, c’est de nous dérouter sur le vol qui part le 29 décembre, c’est-à-dire 7 jours après. »

Ils bloquent le départ d’autres avions
Les passagers protestent. Après maints remous et tergiversations, on leur édite, vers 13 heures lundi, des réservations pour chaque passager. « Individuellement, ils nous ont remis un document pour embarquer sur un vol Air France qui devait décoller mardi. »
Forts de cela, les 181 passagers se lèvent à 5 heures du matin, mardi, pour être présents deux heures avant leur vol. « Bêtement, on leur avait fait confiance. En arrivant à l’aéroport, nous sommes allés au comptoir Air France pour nous enregistrer avec le document imprimé qui nous a été remis par Aviapartner, via Transavia. Et là, l’hôtesse nous dit que le document n’est qu’un listing, et pas une réservation, et qu’il n’y a aucun billet à nos noms ! »
Les passagers s’insurgent. « Franchement, on a mal réagi, raconte Bassirou Ndiaye. Parce que là, quand même, c’était la deuxième fois et, surtout, on nous a menti en nous donnant un faux document. »
Un vol au matin de Noël
Le ton monte. Les passagers bloquent l’enregistrement de certains avions pour se faire entendre. La police aux frontières intervient. C’est la confusion. Fatou Cissé, députée de la diaspora sénégalaise, rejoint des collectifs pour réclamer des comptes à la compagnie.
Elle informe en direct le ministre des transports sénégalais. Un huissier de justice a été appelé pour constater les faits. « Je tiens à remercier tout le ministère des transports du Sénégal, a-t-elle déclaré. Transavia, je vous mets au défi de trouver des vols pour ces gens, y compris pour revenir en fin de séjour, trouvez des solutions ! », a protesté la députée.
Certains passagers ont renoncé ou se sont débrouillés différemment. Air France a finalement trouvé un vol pour ce jeudi 25 au matin aux soixante naufragés restant. Ils devront passer le réveillon de Noël à l’hôtel à Nice, loin de leurs proches, avec comme perspective de se lever avant 5 heures du matin pour un vol prévu à 7 heures. « Vous vous rendez compte ? On peut comprendre un problème technique sur un avion. Mais nous, on a perdu trois jours ici à cause d’un faux document émis par Transavia, qui est une filiale d’Air France », s’insurge Bassirou Ndiaye.
Le collectif de passagers, qui regrette de n’avoir eu aucun interlocuteur de Transavia, annonce qu’il va intenter une action en justice collective.