Dans un salon, il y a toujours un mur qui attire tous les
regards : celui qui se trouve derrière le canapé. Quand il reste
nu, la pièce paraît inachevée, mais si on le charge sans réfléchir,
l’ensemble devient vite fatigant. Entre ces deux extrêmes, les
décorateurs d’intérieur cherchent ce fameux juste milieu qui fait
la différence.

C’est exactement le terrain de jeu de Rebeca Miján, décoratrice
d’intérieur à l’Estudio Artes Creativas. Elle résume sa philosophie
en une phrase : « Pour décorer le mur du canapé, une composition de
tableaux est ce que je préfère, mais cela doit être une option très
soignée et réfléchie, tout ne convient pas », explique Rebeca Miján,
décoratrice d’intérieur, dans un entretien au magazine El Mueble.
Derrière cette idée simple, il y a en réalité une méthode très
précise.

Pourquoi le mur du canapé mérite une vraie stratégie déco

Les professionnels considèrent le mur du canapé
comme la paroi la plus importante du salon, car c’est souvent la
première que l’on voit en entrant. Elle dialogue directement avec
le canapé, le tapis et la table basse, formant le cœur visuel de la
pièce. Quand ce mur reste vide, le regard ne sait pas où se poser
et l’espace perd en caractère.

Et puis, l’inverse existe aussi : un mur saturé de cadres de
tailles aléatoires, accrochés trop haut, crée un vrai « bruit
visuel ». L’idée de Rebeca Miján de miser sur une
composition de tableaux vise justement à trouver
un équilibre entre présence et légèreté, en transformant ce pan de
mur en mur galerie structuré.

Composition de tableaux : les proportions qui changent tout
au-dessus du canapé

Pour que la composition soit harmonieuse, les décorateurs
recommandent que l’ensemble des cadres occupe environ les deux
tiers à trois quarts de la largeur du canapé. Sur un canapé de 2
mètres, la composition idéale fera donc entre 1,20 m et 1,50 m de
large, qu’il s’agisse d’un seul grand tableau ou d’un véritable
mur galerie. Le bas des cadres devrait se situer à
15 à 25 cm au-dessus du dossier, avec un centre visuel aux environs
de 1,45 m à 1,50 m du sol, à hauteur des yeux assis ou debout.

Autre détail qui compte énormément : l’espace entre les cadres.
Les spécialistes conseillent de garder un intervalle régulier de 5
à 8 cm. Que la composition soit symétrique ou plus libre, cette
respiration constante donne immédiatement un aspect soigné. Les
couleurs des œuvres, elles, doivent s’accorder avec le canapé, les
coussins et les rideaux, soit en douceur ton sur ton, soit avec
quelques touches plus vibrantes pour réveiller un salon très
neutre.

La méthode très soignée de Rebeca Miján
pour un mur galerie réussi

Avant même de choisir les images, Rebeca Miján invite à observer
le salon comme un ensemble : style du canapé, volumes, lumière,
teintes déjà présentes. Puis vient une question presque intime :
quelle histoire ce mur doit-il raconter ? Famille, voyages, nature,
abstractions graphiques… Tout ne peut pas cohabiter, il faut trier.
On rassemble ensuite sur le sol les œuvres pressenties, on dessine
mentalement le grand rectangle correspondant aux fameuses
proportions, et on commence à composer.

Les décorateurs recommandent de partir d’une pièce centrale plus
forte, puis de construire autour en respectant les espacements
choisis. Beaucoup travaillent avec des gabarits en papier kraft
scotchés au mur pour tester la disposition sans faire de trous.
Vient alors une étape essentielle, très en phase avec la phrase de
Rebeca Miján : retirer ce qui n’a pas sa place, plutôt que
rajouter. En évitant les tableaux trop petits, accrochés trop haut
ou multipliés sans cohérence, le mur du canapé devient une scène
maîtrisée, qui parle vraiment de ceux qui vivent dans la pièce.