L’acteur et réalisateur Mohammed Bakri, chantre de la cause palestinienne, connu pour son documentaire « Jénine, Jénine », est mort mercredi dans un hôpital israélien, selon un porte-parole de l’établissement.
« Mohammed Bakri est mort ce mercredi dans le centre médical de Galilée » de Nahariya, dans le nord d’Israël, a dit à l’AFP le porte-parole de l’hôpital, Gal Zaid. Il est décédé des suites de troubles cardiaques et pulmonaires, selon sa famille.
Né en Galilée en 1953 dans une famille musulmane, Mohammed Bakri avait la citoyenneté israélienne. Son engagement en faveur de la cause palestinienne lui a valu des confrontations régulières avec les autorités israéliennes.
Acteur de théâtre et de cinéma, il avait joué dans des films israéliens de premier plan mais avait aussi été dirigé par le réalisateur franco-grec Costa-Gavras, les Italiens Paolo et Vittorio Taviani et était apparu dans la 3e saison de la populaire série française « Le bureau des légendes ».
Notoriété internationale avec « Jénine, Jénine »
Son rôle d’un détenu palestinien dans une prison israélienne dans le film « Au-delà des murs » (Uri Barabash, 1984), lui avait valu l’éloge des critiques en Israël et dans le monde.
Mais sa notoriété internationale lui est venue avec son documentaire « Jénine, Jénine », sorti en 2002, qui dénonce des présumés crimes de guerre de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine en 2002 pendant la deuxième intifada.
Attaqué en justice en Israël, son film a été interdit de diffusion en 2022, la Cour suprême israélienne le qualifiant de « diffamatoire. « Couronné de nombreux prix dans le monde, le film avait été présenté dans des cinémathèques en Israël.
Documentaires engagés
Il est aussi l’auteur de plusieurs documentaires engagés sur la situation des Palestiniens citoyens d’Israël.
Il était le père de six enfants dont trois acteurs, dont Saleh Bakri, ayant lui aussi connu une brillante carrière d’acteur. Père et fils ont plusieurs fois été ensemble à l’affiche.
La radio arabo-israélienne A-Shams a publié un texte d’hommage sur ses réseaux sociaux, qualifiant le défunt de « voix libre ». « Depuis ses débuts au théâtre, l’art n’était pas un simple loisir pour Mohammed Bakri, mais un outil de prise de conscience et de confrontation », indique la radio.
ats/ther