Après les attentats du 13 novembre 2015, la vie de Sonia a basculé lorsqu’elle a dévoilé l’endroit où se cachait le logisticien du commando terroriste, Abdelhamid Abaaoud.

LOIC VENANCE / AFP

Après les attentats du 13 novembre 2015, la vie de Sonia a basculé lorsqu’elle a dévoilé l’endroit où se cachait le logisticien du commando terroriste, Abdelhamid Abaaoud.

EN BREF La cagnotte en ligne pour Sonia, héroïne méconnue du 13-Novembre, a dépassé toutes les attentes, atteignant près de 179 000 euros.
Sonia, sous protection policière et vivant dans la précarité, se dit émue par ce soutien qui lui offre un « souffle de vie ».
Le documentaire Le choix de Sonia a contribué à mettre en lumière son histoire et à mobiliser les dons.

« Comme si je venais de renaître ». Sonia, cette femme qui a sacrifié sa vie en transmettant à la police la localisation du terroriste Abdelhamid Abaaoud après les attentats du 13 novembre 2015, vit une grande émotion. La cagnotte ouverte en ligne pour « alléger le poids de son quotidien » a rencontré un vif succès, bien plus qu’espéré. Elle n’en revient pas.

L’héroïne méconnue des attentats s’est confiée à BFMTV ce mercredi 24 décembre dans une interview où elle est totalement anonymisée. Aujourd’hui sous protection policière et dans une grande précarité financière, elle explique avoir reçu un « souffle de vie » en voyant le soutien qui lui était apporté.

« Je les remercie, ça me touche. Je n’ai pas les mots en fait, c’est un geste… Je ne m’attendais pas à ça. C’est un cadeau du cœur », confie Sonia, sa voix trahissant son émotion. « Ils m’ont redonné un souffle de vie quand j’ai vu ça », poursuit-elle, comme vous pouvez le voir dans l’extrait publié sur X ci-dessous.

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Lire la Vidéo « Certains disent que je n’existe pas réellement »

Sonia avait été contrainte d’abandonner complètement sa vie avec des « changements d’identité, des déménagements successifs et l’impossibilité de travailler normalement ». Et ce, après s’être retrouvée involontairement en contact juste après les attentats avec Abdelhamid Abaaoud, logisticien du commando terroriste. Elle avait alors pris la décision de fournir à la police la localisation de sa planque à Saint-Denis. Cette initiative avait notamment permis de déjouer un autre attentat terroriste prévu par ce commando dans le quartier de La Défense. Mais ce geste l’avait contrainte à définitivement changer de vie en raison des risques de représailles.

« À chaque fois que mon nom ressort, je lis les commentaires. Il y en a qui m’émeuvent et d’autres qui me glacent le sang. Certains disent que je n’existe pas réellement, or oui, j’existe », témoigne Sonia. Sonia a récemment fait l’objet d’un documentaire, Le choix de Sonia, sur France Télévisions, qui a permis de (re)mettre en lumière son histoire.

Et cela a marché. Si la cagnotte, lancée à l’initiative d’Arthur Dénouveaux, président de Life for Paris, avait pour objectif de récolter 2 500 euros, les dons ont fait exploser les attentes de départ puisqu’à l’heure où nous écrivons ces lignes, près de 179 000 euros ont été donnés par plus de 5 000 personnes.

« Ils m’ont redonné un peu de vie, confie Sonia. Moi, je ne vis plus depuis 2015. Là, j’ai l’impression d’être considérée, comme si je venais de renaître. »

Les « anonymes en font quelque chose de fabuleux »

Pour des raisons de sécurité, l’argent, collecté par Life for Paris, « sera ensuite intégralement reversé, après prélèvement des frais Ulule et des frais bancaires, à Sonia », indique le message qui accompagne cette cagnotte en ligne. L’objectif d’origine était de réunir la somme de 2 500 euros pour « lui permettre d’améliorer son quotidien et de compenser les difficultés liées à son statut protégé » et « son impossibilité d’augmenter ses revenus ».

Dans les colonnes du Parisien, Arthur Dénouveaux indiquait que ce sont des « anonymes qui s’emparent de ça, qui en font quelque chose de fabuleux ».

2 500 euros, « c’est un mois et demi de ce qu’elle reçoit de la part de l’État. Je disais : “allez, peut-être qu’on arrivera à cinq mille”, dans mes plus folles espérances, “dix mille”. Et là, on est déjà à plus de soixante-cinq mille euros », soulignait-il à la mi-décembre. « La solidarité avec Sonia me touche énormément parce que nous, on connaissait son histoire, on l’avait entendue au procès. Et… On n’avait pas eu ce réflexe de se dire qu’on pouvait l’aider, qu’on pouvait lui donner un support matériel ! », ajoutait encore le rescapé du Bataclan.