Présidant dans la soirée de ce 24 décembre, la messe en la solennité de la Nativité du Seigneur, le Pape Léon XIV a invité à admirer «la sagesse de Noël». «Par l’enfant Jésus, Dieu donne au monde une vie nouvelle» a-t-il déclaré. «Alors que l’homme veut devenir Dieu pour dominer son prochain, Dieu veut devenir homme pour nous libérer de tout esclavage» a-t-il ajouté. Le Saint-Père a exhorté à proclamer la joie de Noël, «fête de la foi et de la charité».

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

«Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur» (Lc 2, 11). Cette nuit-là, «le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi». Ces passages bibliques ont résonné ce 24 décembre dans la basilique Saint-Pierre de Rome. En cette nuit de Noël, signe de l’espérance, message central du temps jubilaire, environ 6 000 fidèles présents dans la basilique et 5 000 personnes rassemblées sur la place vaticane, malgré la pluie, ont participé à la célébration eucharistique, méditant sur l’essence de la Nativité du Seigneur, mais également sur la gloire de Dieu qui a enveloppé de lumière les bergers de Bethléem, les invitant à accueillir la bonne nouvelle de la naissance du Sauveur.

L’espérance du monde dans la fragilité d’un Enfant

Avant le rite d’introduction de la toute première messe de Noël de Léon XIV, qu’il a présidée ce mercredi soir, l’assemblée s’est préparée dans la prière et la louange, à accueillir avec foi «le Sauveur venu à notre rencontre dans l’Eucharistie». Quelques textes de l’Ancien testament annonçant la venue du Sauveur ont été lus, notamment du Livre de la Genèse, du prophète Isaïe, ou encore du Livre de Michée. «L’Enfant Jésus» étant ensuite présenté officiellement, des bouquets de fleurs lui ont été offert par dix enfants vêtus de tenues traditionnelles pour certains, originaires de Corée du Sud, d’Inde, du Mozambique, du Paraguay, de Pologne et d’Ukraine. 

La Nativité du Seigneur est «l’espérance qui ne déçoit pas». L’espérance du monde s’est manifestée dans la fragilité d’un Enfant, les anges dans le ciel chantent sa gloire; et les hommes aimés du Seigneur, assistant à cette messe, se sont réjouis de sa présence de paix, chantant tous ensemble en latin avec la chorale, le Gloria: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime» (Luc 2, 13-14). Avec cet hymne, le peuple de Dieu, s’unissant au chant des anges dans la nuit de Noël, a ainsi glorifié cette naissance de Jésus à l’origine du salut.

Le Pape Léon XIV lors de la messe de la nuit de Noël

Le Pape Léon XIV lors de la messe de la nuit de Noël   (@Vatican Media)

La sainteté de l’Esprit brillant dans le corps du nouveau-né

Dans son homélie, le Pape Léon XIV a rendu grâce pour la naissance «de l’Emmanuel, un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire», un «signe clair donné au monde obscure». La lumière divine qui «rayonne de cet Enfant, a-t-il soutenu, nous aide à voir l’homme dans toute vie naissante». Pour trouver le Sauveur, a-t-il poursuivi, «il ne faut pas regarder vers le haut, mais contempler vers le bas. La toute-puissance de Dieu resplendit dans l’impuissance d’un nouveau-né; l’éloquence du Verbe éternel résonne dans le premier cri d’un nourrisson; la sainteté de l’Esprit brille dans ce petit corps à peine lavé et emmailloté». Celui qui nous rachète de la nuit naît dans la nuit, a-t-il expliqué, «la trace du jour qui se lève n’est plus à chercher loin, dans les espaces sidéraux, mais en baissant la tête, dans l’étable voisine».

“Pour éclairer notre aveuglement, le Seigneur a voulu se révéler à l’homme comme un homme, son image véritable, selon un projet d’amour commencé avec la création du monde. Tant que la nuit de l’erreur obscurcit cette vérité providentielle, alors «il n’y a pas d’espace non plus pour les autres, pour les enfants, pour les pauvres, pour les étrangers» (Benoît XVI, Homélie dans la nuit de Noël, 24 décembre 2012).”

Le don d’une vie nouvelle pour un monde blessé

Pour le Successeur de Pierre, il faut apprendre de la sagesse de Noël, «Dieu ne nous donne pas quelque chose, mais lui-même, afin de nous racheter de toutes nos fautes, et de nous purifier pour faire de nous son peuple». Par l’enfant Jésus, «Dieu donne au monde une vie nouvelle: la sienne, pour tous. Ce n’est pas une solution à tous les problèmes», mais «une histoire d’amour qui nous implique tous» a indiqué le Pape. Léon XIV a rassuré sur le fait que face aux attentes des peuples, «Il envoie un enfant, afin qu’il soit parole d’espérance»; face à la souffrance des misérables, «Il envoie un être sans défense, afin qu’il soit la force pour se relever»; face à la violence et à l’oppression, «Il allume une douce lumière qui éclaire de salut tous les enfants de ce monde».

Noël, un temps de gratitude et de mission

«La naissance de Jésus ravive en nous le don et l’engagement de porter l’espérance là où elle a été perdue», car «avec Lui, la joie fleurit, la vie change, l’espérance ne déçoit pas» disait il y a un an, le Pape François lors de la nuit de Noël. Léon XIV se souvient encore de ces paroles de son prédécesseur. «C’est par ces mots que débutait l’Année Sainte. Maintenant que le Jubilé touche à sa fin, a-t-il déclaré, Noël est pour nous un temps de gratitude et de mission. Gratitude pour le don reçu, mission pour en témoigner au monde».

Un moment de la messe

Un moment de la messe   (ANSA)

Le Pape a invité les chrétiens à proclamer la joie de Noël, «qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance». «C’est la fête de la foi, a-t-il insisté, car Dieu devient homme, naissant de la Vierge; de la charité, car le don du Fils rédempteur se réalise dans le dévouement fraternel; de l’espérance, car l’Enfant Jésus l’allume en nous, faisant de nous des messagers de paix». «Avec ces vertus dans le cœur, sans craindre la nuit, nous pouvons aller à la rencontre de l’aube du jour nouveau» a dit le Saint-Père.

Prières pour la paix

Au cours de cette célébration eucharistique, Léon XIV, avec toute l’assemblée, s’est uni aux joies et souffrances de toute l’humanité, les présentant au «Fils de Dieu qui est né aujourd’hui pour nous». Des prières ont été élevées par l’ensemble des fidèles, pour la paix dans le monde, les gouvernants, pour l’Église et ceux qui implorent la miséricorde de Dieu en cette période du Jubilé, ainsi que pour toutes les femmes. 

Comme chaque année, «l’Enfant Jésus» accompagnée de quelques enfants portant des fleurs en offrande, a été portée par le Pape jusqu’à la crèche de la basilique, où le Saint-Père y a accompli un acte de vénération.

Sainte messe de la nuit de Noël présidée par le Pape Léon XIV en la solennité de la Nativité du Seigneur