L’entreprise, qui compte quelque 400 canoës sur les bords de l’Hérault, renaît de ses cendres. L’activité avait dû être stoppée en plein cœur de l’été 2024 pour défaut d’assurance.

C’est sans aucun doute l’une des institutions fortes de la navigation de loisirs sur le fleuve Hérault. L’entreprise Canoë Le Moulin, qui dispose de quatre bases entre Saint-Bauzille-de-Putois et Ganges, sur les bords du fleuve Hérault, reprend ses activités au printemps prochain. La décision a été prise par les actionnaires principaux, Olivier Grenon-Andrieu et Didier Bujon.

« Après la mésaventure de l’été dernier, nous avions deux choix : fermer l’entreprise ou lui redonner vie. Nous avons choisi la deuxième solution », explique-t-il. Et dès le mois de mars prochain, ou avril, en tout cas dès les beaux jours, la base d’arrivée de Brissac-Aubanel va retrouver son animation. « On ne pouvait pas laisser disparaître une institution aussi reconnue sur les bords de l’Hérault », ajoute-t-il.

La fermeture administrative n’était « pas une sanction »

La mésaventure ? Fin juillet dernier, en plein cœur de l’été et de la saison, les services de la préfecture ont adressé au gérant de l’entreprise une notification de fermeture sur-le-champ. En cause : un défaut d’assurance, indispensable pour garantir le bon fonctionnement du service. Les services du préfet avaient alors bien précisé qu’il ne s’agissait là que d’une fermeture administrative et « pas d’une sanction ». L’activité pouvant reprendre et l’interdiction levée « si les conditions sont réunies ».

Autrement dit, si l’entreprise présente la certification que l’activité et les structures étaient couvertes par une assurance réalisée en bonne et due forme. Mais l’activité n’a pas été relancée. « La société a été liquidée alors qu’elle aurait pu être sauvée », expliquait alors, début août, à Midi Libre, Eric Sancery, le gérant. La faute aux compagnies d’assurances qui ont « refusé de nous assurer au motif que nous étions en redressement judiciaire ». Or, insiste-t-il, « à ce moment-là, on en était sorti ».

Baisse du chiffre d’affaires de 40 % en 2024

En effet, la société Délivrance SARL à qui appartient la marque Canoë Le Moulin, créée en 2001 et reprise en 2016 par les dirigeants actuels afin de la redresser alors qu’elle venait d’être mise en redressement judiciaire, « suite à deux mauvaises saisons », qui n’avaient pas amélioré ses comptes. Quelques années plus tard, elle est relancée grâce à l’entrée dans son capital de ses nouveaux actionnaires. En 2020, la pandémie du Covid bloque les Français sur le territoire national. L’activité est boostée : l’entreprise réalise alors 800 000 euros de chiffres d’affaires.

Mais en 2024, nouvelle catastrophe : la rupture du petit barrage de Laroque et la fermeture de la partie haute de l’Hérault prisée des amateurs de sensation forte déstabilisent les comptes de Canoë Le Moulin. « Le chiffre d’affaires de Délivrance chute de 40 %, plongeant à nouveau l’entreprise dans une situation critique ». « Pour autant, nous n’avons pas baissé les bras et avons travaillé tout l’hiver pour préparer la saison d’été 2025, explique le gérant. Ce qui a impliqué, au passage, de sortir du redressement judiciaire imposé à l’entreprise en 2016 ».

« On ne pouvait pas laisser disparaître cette entreprise »

« Aujourd’hui, le plus important, c’est la renaissance de Canoë Le Moulin, insistent les actionnaires. Et c’est le plus important. On ne pouvait pas fermer et laisser disparaître cette entreprise qui a accueilli des milliers de personnes venues descendre sur quelques kilomètres l’Hérault. Cela aurait été dommage de tout balancer après avoir beaucoup investi ».