JAAFAR ASHTIYEH / AFP
Un drapeau palestinien est visible sur un bâtiment situé en face d’un drapeau national israélien placé à l’entrée du village d’As-Sawiyah, en Cisjordanie occupée, le 16 novembre 2025, après que des colons aient placé des centaines de drapeaux israéliens sur les routes publiques et à l’entrée des villages palestiniens.
Un appel à la paix, le soir de noël. Quatorze pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon ont appelé mercredi soir Israël à revenir sur sa récente décision de créer de nouvelles colonies juives en Cisjordanie. Dans un communiqué commun, ils condamnent ce projet et demandent au gouvernement israélien de « cesser l’expansion des colonies ».
Le ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Saar, a vivement rejeté cet appel, ce jeudi 25 décembre. Dans un message publié sur le réseau social X, il a affirmé que « des gouvernements étrangers ne peuvent restreindre le droit des Juifs à vivre sur la terre d’Israël », qualifiant toute initiative en ce sens de « moralement répréhensible ».
Les autorités israéliennes avaient annoncé dimanche avoir approuvé l’installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à « bloquer l’établissement d’un État palestinien terroriste », dans un contexte d’intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.
Cette annonce a provoqué de vives réactions à l’international. « Nous, représentants de l’Allemagne, de la Belgique, du Canada, du Danemark, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de l’Irlande, de l’Islande, du Japon, de Malte, des Pays-Bas, de la Norvège et du Royaume-Uni, condamnons l’approbation par le cabinet de sécurité du gouvernement israélien de la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie occupée », ont écrit ces pays dans un communiqué commun, diffusé par le ministère français des Affaires étrangères.
« Nous réitérons notre claire opposition à toute forme d’annexion ainsi qu’au développement de la politique de colonisation », ont-ils ajouté.
Un risque pour le plan de paix à Gaza
Dans leur communiqué, les pays rappellent que cette action unilatérale constitue « une violation du droit international ». « Cette action risque de compromettre la mise en œuvre du plan de paix pour Gaza, alors même que sont déployés des efforts pour passer à la deuxième phase (de ce plan, ndlr), et elle nuit aux perspectives de paix et de sécurité durables dans l’ensemble de la région », ajoutent-ils.
« Nous appelons Israël à revenir sur cette décision, ainsi qu’à cesser l’expansion des colonies, conformément à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies », écrivent-ils, ajoutant qu’ils sont « déterminés à soutenir le droit à l’autodétermination des Palestiniens ».
Ces pays rappellent enfin leur « attachement indéfectible à une paix globale, juste et durable reposant (…) sur la solution des deux États où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix et en sécurité, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues ».
La colonisation s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967. Elle s’est nettement intensifiée sous l’exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.
Hormis Jérusalem Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500 000 Israéliens vivent aujourd’hui en Cisjordanie dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.