Par

Julie Bossart

Publié le

25 déc. 2025 à 6h32

Le Moulin Rouge veut déployer davantage ses ailes, sans polémique. Alors que le premier projet d’extension du célèbre cabaret de Paris (18e) destiné à ressusciter la scène de la légendaire Mistinguett menaçait l’ancienne demeure de Jacques Prévert, située Cité Véron, sous les ailes de l’institution de Montmartre, un accord a été récemment trouvé avec les héritiers du poète. Le directeur général du Moulin Rouge en a dit plus sur cet accord, comme sur ce qu’il imagine pour faire entrer le cabaret dans le futur.

Un accord, mais un changement pour les visiteurs

Dans un entretien au Figaro, Jean-Victor Clerico affirme que les appartements de Jacques Prévert et de Boris Vian (les deux artistes partageaient une même terrasse) sont d’ores et déjà intégrés au projet d’extension, baptisé Mistinguett. L’idée est qu’ils soient « cogérés », afin que, dans la journée, le public puisse les visiter sans prendre de billet et que, le soir, les spectateurs en attente d’assister aux revues y aient accès à leur tour.

Des discussions doivent encore se tenir dans les mois à venir avec les ayants droit du poète et de l’écrivain, insiste Jean-Victor Clerico afin de « mettre au point la meilleure médiation possible ». Dans l’attente, et dans le cadre de Vigipirate, justifie-t-il, des agents de sécurité se chargeront de contrôler les visiteurs, qui pourront accéder de nouveau à la terrasse des appartements, mais dans une partie limitée.

« Une salle digne de celles de Las Vegas ou Broadway »

Pour ce qui est du projet Mistinguett en lui-même, il vise à créer « une nouvelle salle qui sera dotée d’une technologie dernier cri et accueillera une nouvelle revue ». Actuellement, le Moulin Rouge en compte deux, rappelle le directeur. L’une au niveau -1, basse de plafond et peu profonde au niveau de la scène ; l’autre, au-dessus, plus ancienne et décernée à l’événementiel, mais beaucoup plus haute sous plafond.

C’est cette dernière que le Moulin Rouge veut réhabiliter, avec l’ambition d’en faire « une salle de spectacle moderne digne de celles de Las Vegas, de Broadway ou du West Est », annonce Jean-Victor Clerico. Dans l’esprit toutefois, elle « restera fidèle au style des revues d’autrefois », rassure-t-il. Pour ce qui est de la salle inférieure, son avenir n’est pas encore défini, mais elle ne sera pas louée.

Ce projet s’inscrit dans le temps long. Le directeur estime d’ailleurs qu’il ne pourrait aboutir avant dix ans au moins. Plusieurs cabinets d’architectes planchent dessus. Enfin, pour ce qui est du financement, Jean-Victor Clerico dit pouvoir s’appuyer sur des partenaires bancaires.

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