Publié le
25 déc. 2025 à 8h10
Cela fait un peu moins d’une semaine que la station de l’Alpe du Grand Serre, à une heure de Grenoble, a rouvert pour la saison de ski. Une ouverture qui n’était pas garantie il y a encore quelques semaines.
Car depuis des mois, cette station familiale de moyenne montagne est menacée de fermeture, faute d’avoir trouvé une solution pérenne pour le financement à long terme de l’exploitation de l’Alpe du Grand Serre.
Et ce, malgré une dernière saison « record », comme l’expliquait il y a quelques semaines à actu Grenoble Fabrice Boutet, directeur général de SATA Group, exploitant des remontées mécaniques de la station.
Une aubaine économique pour le territoire
C’est finalement après une ultime offre du groupe SATA – qui gère également les remontées mécaniques des Deux Alpes – que l’Alpe du Grand Serre a pu rouvrir cette saison. L’entreprise a proposé à la communauté de communes de la Matheysine d’éponger un éventuel déficit pour prolonger l’exploitation.
« Il faut nous laisser nous réinventer, mais il faut du temps », plaide Raymond Maslo, maire de la commune de La Morte où se trouve la station, qui compte 158 habitants permanents et 560 résidences secondaires.
Les remontées mécaniques réalisent 95% de leur chiffre d’affaires en hiver, estime l’édile, quand « 1 € dépensé sur un forfait de ski, c’est un peu plus de 10 € de retombées économiques sur le territoire ».
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« On navigue à vue »
Du côté des skieurs, cette réouverture est largement saluée. L’Alpe du Grand Serre « fait partie de la famille », assure Régis, résident de La Mure, commune située à une vingtaine de kilomètres de là. « Ça fait mal de savoir que ça pourrait ne pas repartir. On croise les doigts. »
En haut de la piste, un groupe de jeunes skieurs et leur moniteur descendent du télésiège.
« Tous les scolaires du plateau matheysin et de la vallée de la Romanche ont attendu la décision finale, ils sont tous restés là. Et ils nous ont dit que le ski scolaire allait s’arrêter si la station s’arrêtait », rapporte à l’AFP Florent Battistel, directeur de l’ESF de l’Alpe du Grand Serre.
Dans son magasin de location de matériel de ski, Lionel Vincent est à la fois soulagé et fatigué. « Ça va faire un an et demi, deux ans que ça dure. C’est usant. On navigue à vue, c’est très compliqué. » Surtout qu’il l’assure, « on a encore besoin du ski pour passer petit à petit vers des activités printemps-été. »
Un changement probable d’exploitant
Il s’agit de l’ultime saison de la station de l’Alpe du Grand Serre sous l’égide de la communauté de communes, dans l’attente d’un éventuel transfert de compétences. Car en mars dernier, la présidente de la collectivité, Coraline Saurat, a lancé une procédure de délégation de service public (DSP).
Procédure sur laquelle SATA Group compte bien se positionner. « Quand le repreneur désigné lancera son appel à candidatures, vous pouvez être sûrs qu’on fera tout pour y répondre », assurait dans une précédente interview à la rédaction Fabrice Boutet.
Avec AFP
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