Personne toxique : une méthode pour le repérer en 60
minutes

Premier rendez-vous, café avec un collègue, dîner de famille :
on veut savoir vite si l’on s’expose à une relation qui va nous
épuiser. Une psychologue américaine, Elinor
Greenberg
, propose une piste brève et concrète. Sa
technique, présentée dans Psychology Today, promet
d’éclairer le risque dès la première heure partagée avec quelqu’un.
L’idée : passer du ressenti flou à l’observation de faits, pour
déceler un possible profil à effet toxique.

Comment procède-t-on sans jouer les détectives ? « Il suffit
d’une heure de votre temps, de savoir compter jusqu’à dix et d’être
prêt à écouter aussi objectivement que possible tout ce que dit
réellement la personne de votre vie », a expliqué Elinor Greenberg,
citée par TF1 Info. La méthode s’applique à tous, « d’un nouvel
amant à un membre de la famille ». La suite tient dans un chiffre
qui surprend.

Méthode d’Elinor Greenberg : écouter et compter, tout
simplement

Pendant 60 minutes, on pratique une
écoute active et on note chaque propos
explicitement négatif. Pas besoin d’interroger ni de provoquer,
juste laisser la conversation suivre son cours et rester attentif.
L’important est d’observer objectivement, même si l’on échange
normalement. Cette heure donne un échantillon de la manière dont la
personne parle du monde, des autres et de vous.

Quatre familles de propos entrent dans le score : plaintes
récurrentes sur tout et n’importe quoi ; dénigrement de personnes,
d’objets ou de situations ; commérages malveillants ; aversion
exprimée envers certaines personnes ou sujets. Si l’interlocuteur
fait quatre commentaires négatifs ou plus en une
heure, il s’agit probablement d’une personne qui peut avoir un
comportement toxique. Ce n’est pas un diagnostic,
juste un signal qui invite à la prudence.

Biais, limites et signaux faibles à surveiller

Tout le monde a des jours sans et peut se plaindre un peu. La
clé, c’est la fréquence et la direction de cette
négativité. Comme le souligne Elinor Greenberg, « les personnes qui
le font fréquemment sont plus susceptibles d’avoir un effet toxique
sur votre vie, en particulier lorsqu’elles dirigent leur négativité
vers vous ». L’idéal est de comparer plusieurs moments de vie plutôt
qu’un seul instant figé.

Autre point : certaines personnes se montrent très charmeuses au
départ, « jusqu’à ce qu’elles soient convaincues que vous êtes
captivé par elles », puis relâchent leur vernis. Si le contexte
biaise l’échantillon, la psychologue propose de recommencer : « Si
vous pensez que cette heure n’est pas un échantillon assez juste,
choisissez un autre jour et répétez cet exercice ». Mieux vaut y
aller doucement et apprendre à connaître avant de s’engager
émotionnellement.

Après 1 heure, que faire si la personne
semble toxique ?

Si le compteur grimpe vite, la première option consiste à
poser des limites claires : refuser les ragots,
stopper le dénigrement, recadrer poliment. La deuxième est de créer
de la distance, en espaçant les contacts et en protégeant votre
énergie. Enfin, parlez-en à un proche de confiance si vous vous
sentez déjà bousculé. La technique s’utilise partout, y compris au
travail ou en famille, sans étiqueter hâtivement.

Garder en tête l’objectif : repérer un risque, pas coller une
étiquette clinique. La méthode peut alerter sur des comportements
liés à la toxicité relationnelle, parfois associés à une
personnalité narcissique, mais seul un
professionnel peut évaluer un trouble. Vous pouvez aussi vous
l’appliquer, juste une heure, pour observer votre propre niveau de
négativité. Parfois, ajuster son discours change déjà la dynamique
d’une relation.