Chaque santon, issu d’un moule unique, est peint à la main par les artistes décorateurs de l’atelier Carbonel.

/ Photo Noa THEVENIN

On décore un santon comme on se prépare le matin, comme on s’habille et on se chausse : dans l’ordre. Les minutieux pinceaux de Christel, décoratrice de santons depuis 29 ans, s’attaquent d’abord aux petits visages délicats de répliques en terre cuite d’une vendeuse de citrons, puis à son chemisier, puis à sa cape, et enfin à ses jambes, ses jupes puis ses chaussures et sa coiffe.

Les couleurs, fabriquées à partir de pigments de la région, sont aussi créées dans les ateliers, dans le quartier de Saint-Victor.Les couleurs, fabriquées à partir de pigments de la région, sont aussi créées dans les ateliers, dans le quartier de Saint-Victor. / Photo Noa THEVENIN

C’est comme ça que l’on travaille, dans l’atelier Carbonel, la fameuse fabrique de santons qui tient boutique depuis 90 ans rue Neuve Sainte-Catherine, dans le 7e arrondissement. Tout y est fait main, les moules, les couleurs (avec des pigments de la région), la cuisson, les décorations.

Un petit santon Carbonel est une œuvre d’art à lui seul mais c’est surtout le fruit d’un artisanat qui se transmet entre experts de la terre cuite (celle qui vient, tradition oblige, d’Aubagne et s’offre à Marseille) – mais pas seulement – de génération en génération. Surtout en décembre, autour de la période de Noël et des fêtes de fin d’année.

100 000 santons vendus par an dans le monde

L’entreprise vend plus de 100 000 santons par an (entre 20 et 40 euros pièce en moyenne), écoulés en France mais aussi en Belgique, en Alle…