Anxiété, dépression : combien d’amis pour aller mieux
mentalement ?

Et si une poignée d’amis suffisait à atténuer
l’anxiété et la dépression ? Dès
l’enfance puis tout au long de la vie, les liens d’amitié servent
de filet de sécurité émotionnel, surtout quand on peut parler sans
crainte ni jugement. Les études convergent : l’entourage proche
participe à une meilleure santé mentale et à un
quotidien plus stable. Reste une question qui obsède beaucoup de
parents et d’ados, mais aussi d’adultes pressés.

Combien d’amis faut-il vraiment pour ressentir cet effet
protecteur, sans que la pression sociale ne gâche tout ? Des
chercheurs ont creusé la question en regardant de près la qualité
et la densité du réseau amical à un âge charnière. Ils ont aussi
mesuré l’écho sur le bien-être et la réussite scolaire. La réponse
tient en un petit chiffre.

Étude de l’Université Fudan sur l’adolescence et la santé
mentale

En Chine, des chercheurs de l’Université Fudan
ont suivi les interactions sociales de 23 500
jeunes âgés de 10 à 12 ans. Cette transition vers
l’adolescence correspond à une période où le
cerveau se reconfigure intensément, rendant les relations sociales
particulièrement influentes. Les adolescents isolés ou mal entourés
ont rapporté davantage de symptômes d’anxiété et
de dépression. À l’inverse, ceux qui tissaient des
liens solides affichaient un meilleur bien-être et de meilleurs
résultats scolaires.

Au centre des résultats, un repère simple émerge : le cercle
optimal compterait cinq amis proches. Ce seuil ne
célèbre pas la quantité, il met en avant la qualité des
relations
. Des interactions régulières avec ce petit noyau
soutiendraient le développement cognitif et
ancreraient une vraie stabilité émotionnelle chez
l’ado, selon les chercheurs.

Pourquoi 5 amis, le nombre idéal selon les chercheurs

Cinq, c’est assez pour multiplier les points de vue et trouver
un soutien disponible, sans diluer l’intimité. Trop peu d’amis
expose à des temps morts relationnels où personne n’est joignable,
ce qui nourrit la rumination. Trop d’amis disperse l’attention,
épaissit le bruit social et rend les liens plus superficiels. Cette
zone d’équilibre maximise la confiance, la réciprocité et
l’entraide concrète.

La mécanique est aussi neuro-émotionnelle. « Le cerveau se
développe dans un contexte relationnel. Les gens qui nous entourent
jouent un rôle important dans la régulation de notre comportement
émotionnel et social », affirme Emi Bondi, directrice du service de
santé mentale de l’hôpital Papa Giovanni XXIII de Bergame dans les
colonnes du Journal des Femmes. En clair, un petit groupe investi
agit comme un stabilisateur quotidien, capable de calmer le stress
et d’encourager les bonnes habitudes.

Que faire si vous n’avez pas 5 amis
proches aujourd’hui ?

Bonne nouvelle : ce chiffre est un cap, pas un couperet. Un,
deux ou trois amis avec qui l’on parle en profondeur, c’est déjà
précieux et protecteur. Les travaux du professeur Robert
Waldinger
montrent d’ailleurs que des relations fortes
contribuent à une bonne santé globale, même après 60 ans. L’enjeu
reste de renforcer des liens existants, d’encourager la régularité
des échanges et la disponibilité mutuelle.

Pour élargir sereinement son cercle, mieux vaut viser la qualité
: activités partagées, projets communs, coups de main concrets,
temps sans écran. Les communautés locales, associations et clubs
aident à créer des rencontres répétées, propices à la confiance.
Les contacts en ligne peuvent soutenir, mais ne remplacent pas
toujours la chaleur d’un café en face à face. Et si
l’anxiété ou la dépression
s’installent, l’appui d’amis ne dispense jamais d’un suivi
professionnel quand il est nécessaire.