Découvrez ce qui a plu aux journalistes de la rédaction des sports du Figaro en 2025. Sacre du Paris-SG en Ligue des champions, Ousmane Dembélé élu Ballon d’Or, les victoires du XV de France et de l’UBB… Place au bilan.
PSG, après tant d’années, de galères et de combats (C.R.)
Ça valait le coup d’attendre. Objectif affiché depuis la prise de contrôle de QSI et du Qatar, en 2011, la Ligue des champions est enfin tombée dans l’escarcelle du PSG au printemps dernier. Après tant d’années et de galères et de combats, comme le dit si bien l’hymne des supporters parisiens. Le départ de Lionel Messi, Neymar ou encore Kylian Mbappé a fait craindre le pire. Il a permis à Luis Enrique de créer un vrai groupe, un collectif, une équipe. Une machine à séduire les foules, à renverser des montagnes, à gagner. Après avoir accroché Manchester City, Liverpool ou encore Arsenal à leur tableau de chasse, les Rouge et Bleu triomphaient à Munich le 31 mai, au terme d’une démonstration face à l’Inter (5-0) en finale. Un match en forme de symbole de ce qu’est le football de Luis Enrique. Un titre ? Un régal.
Ousmane Dembélé Ballon d’Or et roi des cœurs (B.D.)
Il y a des images qui marquent une vie et impriment la rétine. Pour l’éternité. Jusqu’à ses vieux jours, Ousmane Dembélé se souviendra de cette soirée du 22 septembre 2025 sur la scène du théâtre du Châtelet, où il a eu l’honneur de recevoir le Ballon d’Or sous les yeux de sa maman et de ses proches. Pour son immense saison au PaSG (Ligue des champions, Ligue 1, Coupe de France et Trophée des champions), son empreinte de glouton (35 buts et 16 passes décisives) et l’image d’un ailier repositionné en faux numéro 9, aussi décisif qu’altruiste, ce trophée récompense une trajectoire totalement inattendue. Personne n’aurait misé un centime sur Dembélé Ballon d’Or encore en début d’année. Personne ! La beauté du sport. L’incertitude du foot. Sixième Bleu à décrocher la plus grande des récompenses individuelles après Kopa, Platini (trois fois), Papin, Zidane, Benzema, Dembélé, champion du monde 2018, restera quoi qu’il arrive dans l’histoire du football français. À jamais.
Ballon d’Or : «Roi», «digne vainqueur», «Dembélé parmi les géants», le Français porté aux nues par la presse
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Vainqueur du Tournoi, le XV de France retrouve les sommets (A.C.)
Un deuxième titre pour la génération dorée du rugby français. Après avoir eu du mal en 2023 à digérer la désillusion de la Coupe du monde en France, le XV de France – qui a inscrit un record de 30 essais lors de la même édition – a repris sa marche en avant en remportant l’édition 2025 du Tournoi des six nations, malgré une défaite en Angleterre (26-25) et la blessure d’Antoine Dupont contre l’Irlande. Après quatre deuxièmes places dans le Tournoi, pour un seul titre avec le Grand Chelem de 2022, les Bleus de Fabien Galthié, – que Cyril Baille avait raillé comme des «éternels seconds» – ont pansé, en partie, les plaies des nombreuses désillusions qui ont parsemé leur histoire. «La défaite en Angleterre nous a beaucoup aidés à nous remettre en question, poursuit le pilier gauche tricolore. Et on a réussi à finir en boulet de canon.» À confirmer sur la route de la prochaine Coupe du monde en Australie. «Être champions du monde, c’est notre ambition. De manière très claire, a martelé le sélectionneur des Bleus cet automne. Ce sera très difficile. C’est plus facile de ne pas l’être que d’obtenir ce Graal.» Un Graal qui a fui les Tricolores à trois reprises, butant sur la dernière marche en 1987, 1999, et 2011. Avant cela le XV de France aura un titre continental à défendre, dès le 5 février, face à l’Irlande. Un jeudi soir, drôle de calendrier…
«Gagner le Tournoi est un grand bonheur et un soulagement»: Fabien Galthié fixe le cap pour la Coupe du monde de rugby en Australie
Alcaraz-Sinner, l’inoubliable finale de Roland-Garros (R.S.)
Plus c’est long, plus c’est bon. Au bout de l’effort et du suspense, allongé sur la terre battue parisienne, Carlos Alcaraz, au bout de lui-même, a pu enfin savourer. Mené deux sets à zéro par l’Italien Jannik Sinner, l’Espagnol est venu à bout de son rival en finale 4-6, 6-7 (4/7), 6-4, 7-6 (7/3), 7-6 (10 /2) en 5h29, effaçant les 4h42 de la finale record de 1982 entre Mats Wilander à Guillermo Vilas. Mené deux sets à zéro, le tenant du titre a su renverser Sinner. À 5-3 dans le quatrième set contre lui, il a effacé trois balles de matches, avant de survoler le super tie-break de la dernière manche avec l’art et la manière. Le choc au sommet que tout le monde espérait entre les numéros 1 et le numéro 2 mondiaux, a été d’abord un peu décousu, puis intense, somptueux, sublime, complètement dingue. Et historique. Les deux nouveaux patrons du tennis mondial se sont rendus coup sur coup et ont mis KO les témoins privilégiés de cet inoubliable chef-d’œuvre en cinq actes.
Lando Norris, la consécration d’un attachant champion (C.C.)
Lando Norris a mis un terme à l’hégémonie de Max Verstappen sur le monde de la Formule 1. Après quatre années de règne, le Néerlandais a dû s’incliner, non sans avoir réussi à maintenir le suspense jusqu’au bout au gré d’une folle remontada. Mais le Britannique de 26 ans n’a pas craqué. Malgré la pression. Malgré ses propres tourments intérieurs. Son émotion en disait long sur son bonheur après avoir franchi en 3e position à Abou Dabi. Mais aussi sur son soulagement. Alors certes, dans cette discipline à la mécanique d’horloger, le mérite est souvent partagé entre le talent du pilote et la qualité de sa monoplace. Et avec la McLaren, Norris a été gâté. Mais il n’en demeure pas moins qu’il fallait résister au stress, au poids des attentes. D’ancien fragile, Norris est devenu champion du monde en 2025.
Valentin Paret-Peintre, un virage dans la légende du Tour (J.J.E)
Valentin Paret-Peintre. Le Tour de France attaquait sa troisième et dernière semaine, les supporters tricolores suivaient avec attention Kévin Vauquelin, bien décidé à rester dans le Top 10 du classement (finalement 7e) mais espéraient toujours une première victoire d’étape. La 16e étape du Tour de France revêtait un caractère particulier, en conduisant de Montpellier au Mont Ventoux. Un haut lieu du Tour. Une terre d’exploits et de drames. Valentin Paret-Peintre (24 ans ; Soudal Quick-Step), le grimpeur français a, avec du souffle, des jambes de feu et une bonne de sang-froid, pris le meilleur sur le coriace Irlandais Ben Healy dans les derniers mètres pour signer un premier succès sur le Tour. Une victoire de prestige. La montagne pouvait laisser courir l’écho d’un plaisir contagieux. Après Raymond Poulidor (1965), Bernard Thévenet (1972), Jean-François Bernard (1987) et Richard Virenque (2002), un Français venait de dompter l’une des ascensions les plus mythiques de la Grande Boucle.
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La première et savoureuse étoile de l’UBB (L.F.)
Le 24 mai 2025 à jamais dans les cœurs girondins. Si les Bordelais pleurent leur sort d’une équipe de foot en plein déclin, le rugby a pu leur remonter le moral. Après (seulement) 19 ans d’existence (fusion en 2006, NDLR.), l’Union Bordeaux-Bègles a remporté, en mai dernier, le premier titre de son histoire. Si les Unionistes n’arrivent pas à rivaliser avec l’ogre du Stade Toulousain en Top 14, Louis Bielle-Biarrey et sa bande se sont payé le luxe d’éliminer les Toulousains (35-18) en demies de la Champions Cup, avec la manière. S’imposant face à Northampton à Cardiff (28-20) en finale, la liesse s’est rapidement emparée place des Quinconces. Un engouement s’est alors créé à Bordeaux, entraînant de nombreux jours de célébration. Un premier titre important pour le club, qui confirme sa bonne lancée et le projet ambitieux.
Paris Basketball, la success-story (C.R.)
De sa naissance, en 2018, à son premier titre de champion, en 2025, le Paris Basketball a gravi les échelons à la vitesse grand V. Pari gagnant. Promu en Betclic Elite en 2021, le club de David Kahn et Eric Schwarz faisait le pari du coach finlandais Tuomas Lisalo, qui arrivait de Bonn avec plusieurs de ses anciens joueurs dans ses bagages, dont TJ Shorts. Un jeu tout feu tout flamme qui a secoué la France et l’Europe et qui a perduré sous Tiago Splitter la saison passée. 2024, les premiers trophées, la Coupe de France et l’Eurocoupe. 2025, l’apothéose, une campagne exceptionnelle en Euroligue et le titre de champion de France, face à Monaco, après une série à suspense qui s’est achevée au match 5, dans une Adidas Arena qui a souvent fait le plein depuis son inauguration, en février dernier. Success story. La réussite d’une idée de jeu, d’un groupe, d’un club, avec un chef de file nommé TJ Shorts, peut-être le meilleur étranger de l’histoire du championnat.
Sébastien Ogier, dans la légende aux côtés de Sébastien Loeb (G.F.)
Le Haut-Alpin a a décroché cette année une neuvième couronne mondiale quatre ans après son dernier sacre. Une nouvelle consécration qui lui permet d’égaler la légende Sébastien Loeb obtenue alors que, contrairement à ses adversaires, il n’a pas disputé l’intégralité du championnat (11 manches seulement sur 14). Un exploit qui montre à quel point le Français règne sur la discipline. Le pilote Toyota (41 ans), installé en Allemagne depuis plusieurs années, pourrait devenir l’an prochain le recordman du nombre de titres mondiaux, toujours avec Toyota et encore avec un programme partiel.
Charlie Dalin, dans la grande histoire du Vendée Globe, malgré un cancer (M.C.)
Deuxième de la précédente édition (après avoir coupé la ligne en premier, rappelons-le), Charlie Dalin a (enfin) réussi à triompher le 14 janvier dernier dans une dixième édition du Vendée Globe de tous les records. A la barre de son monocoque Macif Santé Prévoyance, le Normand a tout simplement pulvérisé le record du tour du monde de plus de neuf jours. Une performance d’autant plus exceptionnelle qui a dû batailler avec un féroce cancer de l’intestin qui l’a obligé à beaucoup se reposer et dont il a seulement révélé son existence en octobre dernier. Logiquement élu Marin de l’année 2025, le 15 décembre, Charlie Dalin a forcé l’admiration de tous. «Il a touché le coeur des gens», a applaudi Tony Estanguet, le patron des Jeux de Paris 2024 .
Rory McIlroy, une première veste verte de champion à légende (R.S.)
Difficile de ne pas avoir eu la gorge serrée quand le Nord-Irlandais est tombé en larmes à genoux sur le green du 18 du parcours d’Augusta. En remportant le Masters, Rory McIlroy est devenu à 34 ans le sixième golfeur de l’histoire à s’imposer dans les quatre épreuves du Grand Chelem. McIlroy a également mis fin à une malédiction. Il n’avait plus triomphé dans un tournoi du Grand Chelem depuis 11 ans (lUSPGA 2014). À l’image de sa carrière, il a connu lors du dernier tour du Masters des sommets avec plusieurs coups exceptionnels, mais aussi des abîmes. « Une véritable montagne d’émotions », a-t-il résumé. Cet hypersensible a été emporté par les larmes à l’évocation de ses parents quand il a reçu, comme le veut la tradition, la veste verte, taille 38, du vainqueur des mains de Scottie Scheffler, lauréat en 2024. Émotion partagée.
Valentin Vacherot, l’invité surprise devenu une évidence (E.C)
Valentin Vacherot est peut-être la plus belle histoire de cette saison tennistique. Tranquillement, presque en dehors des radars, le Monégasque a transformé l’improbable en légende vivante : de la 204e place à champion d’un Masters 1000 à Shanghai, il a signé l’une des plus grandes surprises de cette année. Entré en qualification comme ultime alternative, il a aligné neuf victoires consécutives, enchaînant les grands noms : Bublik, Machac, Rune et même Novak Djokovic. Il soulèvera ensuite le trophée face à son cousin, Arthur Rinderknech, alors que personne ne l’attendait là. Il est ainsi devenu le joueur le moins bien classé à remporter un Masters 1000. Au-delà du chiffre, c’est une claque d’émotion pure : ce n’est pas seulement une victoire, mais une histoire de résilience, de travail et de foi. Que ce soit à Shanghai ou ensuite à Paris, où il a confirmé qu’il n’était pas qu’un feu de paille, Vacherot a incarné l’underdog moderne, transformant 2025 en son année.