La volleyeuse gruissanaise a reçu mercredi le Prix UJSF de la sportive de l’année 2025 en Occitanie.

Vous avez reçu mercredi le Prix UJSF de la sportive de l’année 2025 en Occitanie. Êtes-vous sensible à ce genre de récompense individuelle ?

Je pratique un sport collectif donc c’est toujours le collectif qui passe en premier. Mais ça reste quand même une belle récompense pour moi et pour le club qui m’a formé, Gruissan. Ça montre que la formation française fonctionne. Le club de Gruissan fêtera ses 50 ans l’année prochaine. Cette remise des prix, ici, c’était un beau moment de partage.

Ce prix récompense la formation, il récompense aussi la superbe saison que vous avez réalisée. Notamment avec l’équipe de France dont vous êtes la capitaine.

Bien sûr. On a vraiment passé un bel été avec ce quart de finale du Championnat du monde face au Brésil. On a senti beaucoup de soutien de la part du public mais aussi des médias. Il y a rarement autant d’appels de journalistes. Ce n’était pas dans nos habitudes. C’était cool, ça donne envie de faire d’autres résultats. Le prochain objectif, ce sera la qualification pour les Jeux Olympiques de Los Angeles, en 2028.

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Quelle sera la marche à suivre ?

Cette fois, il n’y aura pas de tournoi de qualification, c’est le ranking (le classement) qui déterminera notre qualification. Il faudra donc être compétitive durant les trois prochains étés et confirmer notre évolution.

« C’est terrible pour toutes les joueuses qui restent »

Depuis les JO de Paris, en 2024, et tout ce qui a été mis en place en amont, le volley féminin français semble avoir passé un cap. Êtes-vous d’accord avec ce constat ?

Totalement. La fédération nous a donné beaucoup de moyens, ce qui n’était pas le cas auparavant. Et des moyens bien utilisés, on l’a vu, ça donne des résultats. On a gagné la Golden League, on s’est qualifié pour la Ligue mondiale, on a failli participer au Top 8… Et puis il y a eu le quart de finale du Mondial. Personne ne nous attendait à ce niveau. Il faut espérer que ça continue.

Si l’équipe de France évolue de façon intéressante, c’est en revanche plus compliqué pour le Championnat de France. Là, pas grand-chose ne bouge…

Malheureusement… On pourrait commencer par mettre plus de joueuses françaises sur le terrain. En Italie ou en Turquie, ce sont trois Italiennes ou trois Turques obligatoirement sur le parquet. En France, c’est seulement une… Ça part de là. Beaucoup de filles que je connais me le disent : « Le niveau est en train de baisser ». C’est pour ça que nous sommes nombreuses à nous expatrier. Notamment les internationales. C’est le seul moyen de progresser et de connaître de nouvelles expériences.

Comment le vivez-vous depuis Istanbul où vous jouez depuis six mois ?

C’est terrible pour toutes les joueuses qui restent. On espère que les choses changent chaque année. Mais rien ne se passe. Il y a des choses derrière qui hélas nous dépasse.

Un mot sur votre vie en Turquie. Comment ça se passe à Istanbul ?

J’avais un peu peur au début. Ça reste une ville immense. Je n’en ai vu que le quart pour le moment. On y vit bien. Je me sens en sécurité.

Et votre club (Vakifbank) ?

L’organisation est top. De ce point de vue c’est l’un des meilleurs clubs du monde. J’ai été surprise par le professionnalisme. Tout est fait pour la joueuse.