Un choc. Pour faire face au coût de la guerre avec l’Ukraine, le gouvernement de Vladimir Poutine vient d’infliger aux ménages russes une série de hausses fiscales, notamment de la TVA, qui passe de 20 à 22 %, ainsi que des taxes sur les voitures neu­ves, les appareils électroniques, le tabac et l’alcool… Pour les petites en­trepri­ses et les indépendants aussi, l’impact est rude : le seuil de chiffre d’affaires permettant une exonération de TVA a été divisé par six. Les réactions ont été vives. « Nous recevons des lettres de PME, surtout des entrepreneurs individuels de petites villes », lit-on sur la chaîne Telegram d’Alexeï Netchaïev, président du parti pro­business Nouvelles Personnes. Après l’abaissement du plafond d’exonération de la TVA, ils devront licencier du personnel ou fermer. »

Dans le magazine Forbes Russie, Sergueï Borisov, du syndicat de petites entreprises Opora, estime quant à lui que cette hausse d’impôts touchera près de 700 000 sociétés. Et sur 11 000 dirigeants de PME que son organisation a interrogés, 30 % auraient l’intention de cesser leurs activités, et 25 % devraient licencier du personnel.

Face à la colère des petits patrons, le gouvernement a voulu limiter la casse en introduisant cette mesure progressivement, sur trois ans. « Il est trop tôt pour en évaluer les conséquences, nuance Vladislav Inozemtsev, économiste russe en exil et cofondateur du think tank Case (Centre pour les analyses et les stratégies en Europe). C’est un coup dur pour les PME, mais il ne s’agit que d’une petite partie de l’économie. »