C’est un retour que peu de personnes avaient vu venir. Au moment de boucler la tournée de son spectacle Game Over en 2022, Mustapha El Atrassi annonçait par ailleurs la fin de sa carrière sur scène, près une vingtaine d’années après y avoir fait ses premiers pas. Pourtant, c’est bien l’humoriste franco-marocain qui est à l’affiche ce samedi 27 décembre au Dôme à Marseille, puis le lendemain dans la salle avignonnaise Confluence.
Et ce, avec un nouveau seul en scène, intitulé Renaissance, dont l’affiche est aussi sobre que la présentation que l’on peut trouver sur le site du Dôme : « Mustapha El Atrassi est de retour à Marseille pour une date exceptionnelle. » Débrouillez-vous avec ça, serait-on tenté de dire, d’autant plus que le comédien n’a pas fait de promo, se contentant d’ouvrir un nouveau compte sur Instagram le 10 septembre 2024. Un canal suivi par 323 000 personnes, sur lequel il diffuse régulièrement des extraits de son spectacle. Et plus rarement des messages, comme cette semaine : « Marseille c’est dans quatre jours, alors faites tourner zebi. »
« Tu vas payer pour « La Zoubida » sale bâtard »
Alors qu’attendre de Renaissance, porté par la propre société de Mustapha El Atrassi, Chicha Productions ? Trois ans après avoir confié publiquement combien « ce métier me bousille de l’intérieur », l’humoriste fait un nouveau point sur sa vie professionnelle. En se moquant de son absence, puis en évoquant la place et surtout la réception de l’humour dans la société actuelle, plus prompte à juger sévèrement les artistes. Notamment sur les réseaux sociaux, qui sont tournés en dérision. Le comédien livre également quelques réflexions sur sa carrière, notamment à la télévision où il a gravité entre les émissions de Laurent Ruquier sur France 2, Salut les Terriens puis Le Grand Journal sur Canal+ et son propre créneau La nuit nous appartient sur NRJ 12.
Mais avec ce spectacle au ton souvent provocateur, il s’offre aussi un propos sur les communautés. Ses origines marocaines et les Algériens sont notamment tournés en dérision. Mais c’est bien envers les gwers, un terme désignant de façon péjorative les personnes blanches, que le propos se veut offensif.
Animé par la volonté « d’inverser la courbe de la moquerie », Mustapha El Atrassi donne le ton : « Ça fait quarante, cinquante ans que les gwers se moquent de nous dans les médias. Tu vas payer pour La Zoubida sale bâtard », clame-t-il dans Renaissance, en référence à la chanson humoristique de Vincent Lagaf’ (1991).
Un signalement à la justice par Marion Maréchal
S’il n’a pas eu une couverture médiatique importante, le spectacle a néanmoins fait parler de lui au printemps dernier : la députée européenne Marion Maréchal déclarait alors avoir saisi « le Procureur de la République sur la base de l’article 40, pour incitation à la haine ». En cause, une phrase du show : « Tout le temps qu’on perd à s’insulter entre Marocains et Algériens, c’est du temps perdu à insulter les gwers. » À ce jour, aucune suite n’a été communiquée concernant cette procédure.
Par le passé, Mustapha El Atrassi avait déjà fait l’objet d’une action judiciaire : en 2007, l’animatrice de télévision Anne-Élisabeth Lemoine, alors compagne de l’humoriste, avait déposé une plainte pour des faits de violences conjugales. Son désormais ex-conjoint avait ensuite été la cible d’une plainte déposée en 2013 par un agent de la SNCF suite à un « incident verbal ».
Le 27 décembre 2025 à 20h30 au Dôme, à Marseille. De 39 à 59€, dome.marseille.fr
Le 28 décembre à Confluence, à Avignon. De 39 à 59€, confluencespectacles.fr