MANON BILLING / AFP
Des pompiers sur le site de l’usine chimique Elkem Silicones, à Saint-Fons, le 22 décembre 2025, à la suite de l’explosion qui a déjà causé deux décès.
Le bilan s’alourdit. Lundi, une explosion à l’usine chimique Elkem Silicones à Saint-Fons, près de Lyon avait déjà causé la mort d’une personne et fait trois blessés graves. Malheureusement, un des salariés grièvement blessés est décédé, a-t-il été confirmé ce vendredi 26 décembre.
L’homme, âgé de 55 ans, est décédé des suites de ses blessures. Il était jusqu’ici hospitalisé pour de graves brûlures, a précisé à l’AFP une représentante syndicale CFDT.
Dès mardi, un premier décès avait été enregistré après cette explosion survenue à l’intérieur d’un atelier pilote du site chimique, classé Seveso seuil haut, à Saint-Fons. La victime, un homme âgé de 47 ans dont le pronostic vital était engagé, était également « décédée des suites de ses brûlures », avait indiqué la préfecture du Rhône.
Avec le décès officialisé ce vendredi, il s’agit du troisième décès enregistré en près de dix ans sur le site Elkem de Saint-Fons, après la mort en 2016 d’une personne tuée dans l’incendie de fûts de silicone dans un entrepôt de 2 500 m2.
Depuis l’explosion, les syndicats CGT et CFDT ont annoncé mercredi vouloir se constituer partie civile. « Il y a eu cet après-midi un CSE extraordinaire avec la direction sur l’accident, à la suite de cela la CGT a annoncé qu’elle se constituera partie civile », a déclaré à l’AFP Jacques Lacaille, responsable CGT Chimie Rhône.
La CFDT a également annoncé à la direction d’Elkem Silicones son intention de se constituer partie civile, a indiqué à l’AFP Estelle Delaune, secrétaire générale CFDT Syndicat Chimie Énergie.
Enquête en cours
À cette heure, l’explosion de lundi, dont l’origine est encore indéterminée, fait désormais l’objet d’une enquête du parquet de Lyon pour blessures involontaires par personne morale et homicide involontaire par personne morale dans le cadre du travail. Cette enquête a été confiée à la Division de la criminalité organisée spécialisée (DCOS) et à la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS).
Dans un communiqué publié mercredi, la CGT, majoritaire avec la CFDT dans l’entreprise, a dénoncé un accident « intolérable », réclamant « une enquête approfondie » en interne. « Il interroge lourdement sur l’organisation du travail, l’évaluation des risques, la maintenance et les choix de la direction en matière de prévention », est-il ajouté.
Le directeur de l’usine, Jean-Pierre Lerat, avait avancé lundi que la déflagration avait pu être causée par une émanation d’hydrogène « dans un atelier expérimental ». Selon un porte-parole de l’entreprise, Guillaume Artois, l’explosion a eu lieu alors qu’une équipe réalisait une « manipulation relativement courante » dans cet atelier, qui répondait, selon lui, « aux dernières normes de sécurité ».