Après une enquête interne et un signalement aux autorités, le spécialiste de science politique a été démis de ses fonctions. «C’était tout simplement terrifiant, hallucinant», confie l’enseignant au Telegraph.

Les faits se sont déroulés au Henley College, dans l’Oxfordshire au Royaume-Uni. Pour avoir montré des vidéos de Donald Trump à ses élèves, un professeur de science politique et spécialiste des États-Unis estime avoir été «assimilé à un terroriste», relate le quotidien conservateur The Telegraph, dans un article publié le jour de Noël. L’université, qui l’a démis de ses fonctions, a signalé son enseignant au programme antiterroriste gouvernemental. Le journal précise que le professeur a souhaité conserver l’anonymat.

«Faute professionnelle»

En janvier 2025, l’Université de Henley ouvre une enquête interne après que deux étudiants se sont plaints de leur professeur. Le Telegraph indique avoir consulté un courriel daté du 28 janvier où le collège reproche à son professeur d’avoir «montré à ses étudiants des vidéos de Donald Trump, de sa campagne, de la propagande et d’autres vidéos sans rapport avec le programme». L’université affirme aussi que l’une de ces vidéos a «profondément perturbé un étudiant». Elle accuse l’enseignant de «faute professionnelle» et le force à la démission.


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Parmi les vidéos incriminées, figure un extrait musical intitulée Daddy’s Home. Il est l’œuvre de Roseanne Barr, une humoriste américaine pro-Trump et de Tom MacDonald, un artiste canadien surnommé le «rappeur Maga». Cinq autres vidéos concernaient l’actuel président américain, sans que le journal britannique n’apporte plus de précisions à leur sujet. L’enseignant affirme avoir également montré à ses élèves des vidéos de la démocrate Kamala Harris, à l’époque en course pour l’élection présidentielle américaine.

«Crime de haine»

« C’était tout simplement terrifiant, hallucinant », confie le professeur au Telegraph. «Nous discutions de l’élection américaine, Trump venait de gagner, et j’ai montré quelques vidéos de sa campagne. Immédiatement, j’ai été accusé de partialité». Quand le journal l’interroge sur ses opinions politiques, ce catholique pratiquant concède être un sympathisant du Parti républicain, mais se défend de toute idée «extrémiste».

L’université de plus de 2000 élèves signale alors le professeur de science politique aux services de protection de l’enfance. Ces derniers, rapporte le Telegraph, accusent le professeur de «préjudice moral», et même de potentiel «crime de haine». Ils signalent l’enseignant au Prevent, une composante du programme antiterroriste britannique. Un tel signalement n’a dans les faits pas de conséquence juridique. Le Prevent propose au signalé, avec son accord, une formation de déradicalisation.

«Censure de type communiste», «extrême-gauche intolérante»

Au journal britannique, l’enseignant déclare : «Je me suis senti profondément insulté lorsqu’on m’a insinué que je représentais un danger pour les enfants. Cela a affecté ma santé mentale. J’ai dû consulter un psychologue. Ma santé physique s’en est trouvée affectée. C’était absolument scandaleux. J’étais anéanti.»

Le professeur déchu entame alors une procédure de réclamation. L’université négocie. Le professeur obtient 2000 livres (soit 2300 euros environ) d’indemnité. Loin des quelque 50.000 euros annuels qu’il disait percevoir de l’université. Devant les tribunaux, l’enseignant conteste toujours l’accusation de «faute professionnelle».


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Il dit bénéficier de l’accompagnement de la Free Speech Union (Union pour la liberté d’expression), une association fondée par Lord Young, ancien journaliste particulièrement engagé contre la culture de l’annulation (cancel culture) Outre-Manche. Enfin, le professeur a confié avoir écrit à J.D Vance, vice-président des États-Unis pour «un cas choquant d’imposition d’une censure de type communiste, visant à faire taire les opinions et les récits contraires à ceux imposés par l’extrême gauche intolérante». Une missive restée à ce jour lettre morte.