Mi-décembre, la ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes avait promis un déploiement «le plus rapide possible» de ce nouveau congé.

Du retard à l’allumage pour le nouveau congé de naissance. Ce vendredi 26 décembre, le ministère de la Santé a indiqué que ce nouveau dispositif prévu pour les parents ne serait finalement pas mis en place dès le début d’année. À la place, l’entrée en vigueur est désormais prévue en juillet 2026.

Le congé parental viendra s’ajouter aux congés maternité et paternité, avec un niveau d’indemnisation plus élevé que le congé parental actuel, également maintenu. L’exécutif a confirmé vendredi que ce montant, qui doit être fixé par décret, s’élèverait à 70% du salaire net le premier mois et 60% le second. Ce nouveau congé pourra enfin être pris sous la forme d’un mois, de deux mois, ou de deux périodes d’un mois.


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Mi-décembre, la ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes avait promis un déploiement «le plus rapide possible» du congé de naissance, voté dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2026. Mais le choix des députés d’une entrée en vigueur dès le 1er janvier, «quelques jours seulement après la publication de la loi», était jugé acrobatique par le gouvernement en raison de «difficultés fortes de mise en œuvre».

Au ministère de la Santé et des Familles, on juge en effet qu’«un an et demi aurait été nécessaire pour mettre en œuvre dans de bonnes conditions cette réforme». Cette durée «devait permettre aux employeurs de s’adapter, y compris dans leurs logiciels de gestion des ressources humaines, et aux caisses de sécurité sociale d’adapter les systèmes d’information nécessaires à la déclaration, au calcul et au versement de ce nouveau droit», plaide le ministère dans un communiqué. Les parents d’enfants nés ou adoptés entre le 1er janvier et le 31 mai pourront tout de même bénéficier de ce nouveau dispositif, instauré par le budget 2026 de la Sécurité sociale.

Pour être prêt mi-2026, Stéphanie Rist promet «un engagement très volontariste des pouvoirs publics», et notamment grâce au recrutement «des personnels pour réaliser le calcul et le versement du droit dans les caisses de sécurité sociale». Malgré ces efforts, des difficultés sont déjà anticipées avec de «délais d’indemnisation» et une «lourdeur administrative» plus importants que prévu initialement.

«Un enjeu existentiel»

«Une réforme sociale de l’ampleur du congé supplémentaire de naissance mérite à la fois ambition et responsabilité», défend la ministre de la Santé et des Familles, qui va suivre «avec attention» le déploiement de ce nouveau droit avec les représentants des familles, les employeurs et le service public de la Sécurité sociale.

Les députés avaient pour leur part voulu permettre à la réforme de s’appliquer au plus vite, dès le 1er janvier 2026, notamment dans un contexte de baisse spectaculaire des naissances. Les sénateurs avaient voté pour une mise en œuvre plus tardive, au 1er janvier 2027.


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Olivier Henno, rapporteur pour la branche famille du PLFSS au Sénat, avait cependant rappelé l’ampleur de l’enjeu : «Le nombre moyen d’enfant par femme est de 1,6 et, avec deux générations connaissant un tel nombre, on perdra 30 % de la population ! Il s’agit d’un enjeu existentiel». Selon ce dernier, cette réforme pourrait coûter entre 200 et 300 millions d’euros, selon son succès auprès des familles.

Globalement saluée, cette mesure a cependant été mise en regard avec le décalage des majorations pour âge des allocations familiales. Concrètement, les parents d’adolescents âgés de 14 à 17 ans ne bénéficieront plus de la majoration des allocations familiales pour cette tranche d’âge. La revalorisation n’arrivera qu’aux 18 ans de l’enfant. Une coupe décriée par les associations familiales. «La branche famille dispose d’un excédent suffisant pour être en mesure de financer le congé supplémentaire de naissance sans devoir frapper les familles», s’est notamment agacé Olivier Henno.