VIDÉO – Auprès de Jordan De Luxe, le spécialiste police-justice de la chaîne info est revenu sur l’arrêt de l’émission culte «Faites entrer l’accusé» sur le service public en 2020.

«J’en veux beaucoup à France Télévisions et l’équipe Ernotte». Face à Jordan De Luxe dans son émission «Le jet de luxe», Dominique Rizet, le spécialiste police-justice de BFMTV, ne mâche pas ses mots à l’égard du service public (à partir de 18’ dans la vidéo en bas de l’article). En cause : l’arrêt de «Faites entrer l’accusé», émission qu’il a reprise sur RMC Découverte et RMC Story et à laquelle il participait à l’époque de Christophe Hondelatte sur France 2.

Interrogé sur la fin de l’émission sur France Télévisions, Dominique Rizet a d’abord déclaré regretter le départ de Christophe Hondelatte. «Il a dit qu’il en avait marre du fait divers, il voulait chanter (…) et sortir de là», se rappelle le journaliste. «Vraiment, je peux le comprendre car rester dans ce tunnel du crime pendant toute une vie, ce qui est quasiment ce que j’ai fait, ce n’est pas forcément une bonne chose». À l’époque, Dominique Rizet n’a pas souhaité lui succéder, préférant laisser la place à Frédérique Lantiéri. «Je ne voulais pas passer derrière Christophe. C’était un mec de télé et pas moi. Je n’avais pas sa voix, j’étais trop jeune et ce n’était pas le moment», explique-t-il.


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«L’idée était donc de prendre une femme pour casser les codes, et Frédérique est arrivée», se remémore encore le sexagénaire. «Pour moi, c’était compliqué car ce n’est pas facile de raconter à une femme, les yeux dans les yeux, une histoire de femme violée ou battue. C’est très dur», estime-t-il. «Pour moi, c’est moins pénible de le raconter à un homme.» Puis, toujours d’après son témoignage, «comme Fred, c’est un peu un mec», Dominique Rizet et l’animatrice ont fini par «s’apprivoiser».

CNews et Europe 1 taillent le service public en permanence, mais ils n’ont peut-être pas complètement tort

Dominique Rizet dans «Le jet de luxe»

Mais en 2020, France Télévisions décide de mettre un terme au programme. Ce qui a contrarié Dominique Rizet. «Je leur en veux beaucoup. La direction ne voulait plus de fait divers, ils disaient qu’ils mettraient ça sur France 3, ce n’était pas propre sur le service public. Donc, on avait des numéros enregistrés avec Fred, 9 je crois, et ça traînait avant leur diffusion». Finalement, les ultimes «Faites entrer l’accusé» seront diffusés avant que le groupe BFMTV ne rachète la marque et le catalogue et propose à Dominique Rizet, avec Christophe Delay, de reprendre le flambeau. «Et derrière, qu’est-ce que fait France TV ? Ils installent Marie Drucker et Alain Bauer le samedi après-midi pour faire la même chose», dénonce encore Dominique Rizet, visiblement remonté.

«C’est d’une inélégance crasse et d’une connerie pas possible», résume l’intéressé qui estime que le service public a perdu de l’argent. «C’est vrai que CNews et Europe 1 taillent le service public en permanence, mais ils n’ont peut-être pas complètement tort. En tout cas, l’histoire que je vous raconte témoigne qu’il y a vraiment eu des erreurs de pilotage à France TV. (…) C’est dommage». S’il avait Delphine Ernotte, la présidente du groupe audiovisuel, en face de lui, Dominique Rizet lui dirait qu’elle a fait «une bêtise et une erreur stratégique» en arrêtant ce programme phare. Toutefois, il se réjouit que son groupe ait récupéré «Faites entrer l’accusé». «Merci à eux, je suis très heureux qu’on continue ces émissions», a-t-il encore déclaré.