Le bilan aurait pu être dramatique. Il est un peu plus de 16 heures ce vendredi après-midi, quand cet homme âgé de 25 ans agresse sa première victime. Il se trouve sur la ligne 3 du métro, celle qui relie Bagnolet à Levallois-Perret, lorsqu’il sort pour la première fois son couteau. Sans pour l’heure qu’on connaisse les raisons de son geste, l’homme poignarde une première femme avant de poursuivre son chemin.

On le retrouve quelques minutes plus tard, cette fois à la station Arts-et-Métiers toujours sur la ligne 3. Il s’en prend alors à une deuxième usagère du métro. À nouveau, il la frappe avec son couteau et prend la fuite. En l’espace de seulement 30 minutes, il fera une troisième victime, cette fois à la station Opéra.

Son périple sanglant s’arrête là. Il décide de prendre la fuite via la ligne 8 du métro. Les policiers sont déjà à ses trousses. Grâce aux images de vidéosurveillance, les services de la sûreté régionale des transports (SRT), « saisis d’une enquête ouverte des chefs de tentative d’homicide volontaire et violences volontaires avec arme » précise le parquet de Paris, l’identifient très rapidement. L’homme né au Mali est connu des services de police pour diverses raisons, indique le parquet, « notamment pour des faits d’atteinte aux biens ». Selon une source policière, il serait également en situation irrégulière et connu pour des faits d’agression sexuelle.

Une victime enceinte

Assez rapidement la piste d’une attaque terroriste est écartée, glisse une source policière. Les agressions seraient plutôt l’œuvre d’un déséquilibré. Les trois victimes, elles ne sont heureusement que légèrement blessées, au dos et à la cuisse pour deux d’entre elles. Cette dernière est par ailleurs enceinte. « Il y avait quand même beaucoup de sang, c’était une bonne entaille », témoigne une femme présente à la station République au moment de son agression.

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Rapidement, ce vendredi après-midi, les enquêteurs retrouvent sa trace. Grâce à la géolocalisation de son téléphone, les policiers remontent jusqu’à son domicile, en banlieue parisienne. Un peu avant 19 heures, soit un peu plus de deux heures après la dernière agression, il est interpellé chez lui, à Sarcelles (Val-d’Oise). Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a rapidement félicité les enquêteurs et policiers de la police régionale des transports de la préfecture de police de Paris, soulignant « leur connaissance exceptionnelle du terrain » et l’apport précieux « du réseau de caméras de vidéoprotection ».

Une réunion sur la sécurité quelques jours plus tôt

Dans le métro parisien, deux heures après les agressions le calme était revenu notamment aux stations Opéra et République où sur le quai de la ligne 3, Bernadette, 34 ans, découvrait l’information qui lui faisait froid dans le dos. En tant que femme qui prend le métro tous les jours, ce genre de faits divers l’inquiète particulièrement. No, qui a longtemps vécu en Chine, se veut plus fataliste. « On ne s’habitue pas, ce n’est pas normal pour une ville comme Paris, mais on ne peut pas arrêter de vivre ».

Selon nos informations, une table ronde s’est tenue il y a quelques jours à l’initiative du syndicat FO-Groupe RATP pour parler sécurité dans les transports. La préfecture de police, la ville de Paris et IDFM Mobilité se sont réunis pour évoquer cette question. Selon les chiffres mis en avant par le syndicat, le nombre d’atteintes physiques d’agents aurait augmenté de 5 % en un an.