Lorsqu’il était encore vivant, l’homme avait déclaré vouloir donner son corps à la science après sa mort. La science le remercie aujourd’hui puisque la dissection de son cadavre a permis d’étudier le deuxième cas de triphallie au monde. Le rapport des chercheurs qui ont fait cette découverte a été publié dans la revue Journal of Medical Case Reports. 

Des pénis plus petits que le pénis principal

Le premier cas de triphallie a été découvert quatre ans avant celui-ci, en 2020, chez un nourrisson irakien de trois mois. Il s’agit donc du deuxième cas au monde, cette fois rapporté chez un adulte, un homme de 78 ans.

À première vue, les organes génitaux de l’homme étaient parfaitement normaux. C’est la dissection de son cadavre qui a permis de révéler deux autres pénis internes. De ce fait, il est probable que le défunt n’ait jamais eu connaissance de sa particularité anatomique de son vivant. 

Grâce à des examens plus approfondis, les chercheurs ont constaté que son urètre traversait à la fois son pénis principal et son pénis secondaire. Le rapport explique que le pénis secondaire, plus petit que le pénis principal, possédait les trois tissus qui composent cet organe, à savoir les corps caverneux, le corps spongieux et le gland. 

Le troisième pénis, situé juste derrière le deuxième, n’était pas connecté à l’urètre et n’avait pas de corps spongieux. Les pénis secondaire et tertiaire étaient plus petits (environ 3,8 centimètres) que le pénis principal (environ 7,6 centimètres). 

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Une particularité due à des mutations génétiques

Il existe de nombreux cas documentés d’organes surnuméraires, bien que dans la plupart des cas il s’agisse de deux organes à la place d’un. Cette particularité anatomique serait due à des mutations génétiques ayant un impact sur l’expression des récepteurs aux androgènes (hormones sexuelles chez l’homme) au début du développement du fœtus

Les chercheurs avancent l’hypothèse selon laquelle l’urètre du patient se serait d’abord développé à partir du pénis secondaire. Mais, n’ayant pu se développer complètement, il a dévié vers le pénis principal. 

On ne sait pas si l’homme était au courant de sa triphallie et, s’il le savait, comment celle-ci a pu l’affecter de son vivant. La législation au Royaume-Uni (pays dans lequel il résidait) interdit de donner des informations sur l’identité et les antécédents médicaux des personnes qui ont fait le choix de donner leur corps à la science. L’analyse du corps n’a révélé aucun signe extérieur anormal. Il est donc tout à fait possible que le septuagénaire ait vécu sans jamais se douter de rien.

Les chercheurs indiquent toutefois que la triphallie a pu être découverte lors d’une opération qu’a subie l’homme (réparation d’une hernie inguinale identifiée lors de la dissection du corps). Ils expliquent que cette intervention nécessite généralement la pose d’une sonde urinaire. À cause de la courbure de son urètre, il est probable que les médecins aient eu du mal à insérer la sonde et aient découvert à ce moment-là les autres pénis.