Congeler les restes de Noël : le vrai risque ou une fausse peur
?
Au lendemain du réveillon, une autre question s’invite à table :
peut-on congeler les restes de Noël sans jouer
avec sa santé. Le contexte n’aide pas. 63 % des Français
reconnaissent acheter trop de nourriture pour Noël, et près de huit
sur dix gaspillent pendant les fêtes, selon une étude relayée par
France Bleu. Le pain est le plus jeté, devant les accompagnements
et les desserts. Au total, environ 76 000 tonnes finissent à la
poubelle, soit près de 3 kg par ménage.
Pourtant, plus de sept Français sur dix disent consommer leurs
restes lors d’un autre repas et plus d’un sur deux choisit de les
congeler. Reste une inquiétude diffuse : huîtres, saumon fumé,
plats en sauce… que fait-on, et jusqu’à quand. Le sujet est
sanitaire autant que pratique. Il touche aussi à l’anti-gaspillage.
La différence se joue sur quelques règles simples.
Restes de Noël : ce qui se congèle bien, et la règle non
négociable
Bonne nouvelle, beaucoup de restes tiennent la distance. La
viande cuite, dinde ou chapon, se conserve 2 à 3
mois au congélateur. Les poissons tiennent encore plus
longtemps, et fruits comme légumes supportent très bien la
congélation. En revanche, une règle fait consensus : « Pour certains
types de bactéries, ce nombre ne sera pas suffisant pour provoquer
une intoxication, pour d’autres si. Dans tous les cas, il vaut
mieux s’abstenir de recongeler un produit décongelé », rappelle le
ministère de l’Agriculture, cité par Marmiton.
Côté cas emblématiques, les huîtres
décoquillées, très fraîches, se congèlent avec leur eau
dans un récipient hermétique, jusqu’à 3 mois. Le
saumon fumé se garde, bien emballé et avec l’air chassé,
jusqu’à six mois, à condition que l’emballage
n’indique ni un passage antérieur au congélateur ni la mention « ne
pas recongeler ». Et si vous hésitez encore, rappelez-vous que le
froid stoppe la croissance des microbes, il ne les efface pas.
La méthode sûre : refroidissement rapide, -18 °C, décongélation
maîtrisée
On s’organise juste après le repas. Ne laissez pas un plat
refroidir trop longtemps à l’air libre. Divisez en petites
portions, mettez au réfrigérateur pour faire chuter la température,
puis glissez en boîtes hermétiques au congélateur réglé à
-18 °C, non surchargé. « Je préconise de congeler
les denrées en portions individuelles afin de permettre une
décongélation progressive, en veillant à les consommer dans un
délai maximal de trois mois ; il est par ailleurs crucial de ne
jamais recongeler un produit ayant déjà été décongelé », préconise
Alexandra Murcier à Doctissimo.
Pour la suite, cap sur une décongélation sûre : au
réfrigérateur, au micro-ondes (mode décongélation) ou directement
en cuisson, selon le plat. Les légumes doivent être réchauffés
suffisamment, autour de 70 °C à cœur. Une quiche
aux légumes à peine réchauffée ne doit pas retourner au
congélateur. Dernier rappel utile : si un plat est resté plusieurs
heures à température ambiante, le risque a déjà commencé avant la
congélation.
Poissons, fruits de mer, saumon fumé et
huîtres : faut-il congeler ?
Les produits de la mer constituent le dossier sensible. « Dès le
lendemain, il est impératif de consommer prioritairement les
poissons et les produits de la mer, dont la conservation est
limitée et qui supportent mal la congélation », ajoute Alexandra
Murcier. Dans les faits, on privilégie la consommation rapide au
frigo pour le plateau de fruits de mer et on réserve la congélation
aux préparations cuites, bien protégées de l’air.
Pour les huîtres, le geste est encadré : très fraîches,
décoquillées, chair et eau dans un récipient hermétique ou en bacs
à glaçons, trois mois maximum. Le saumon fumé peut être congelé
tranche par tranche si l’étiquette l’autorise, avec un emballage
soigné. Pain, accompagnements et plats au fromage se congèlent
bien, surtout en tranches ou portions. Et pour mémoire, la clé
santé reste identique à tous les étages : ne jamais
recongeler, étiqueter la date, consommer dans les temps.
L’esprit des fêtes, sans le gaspillage.