Le projet était contesté depuis plus d’un an. Le 18 décembre 2025, le tribunal administratif de Rennes a tranché le litige opposant des copropriétaires et riverains de la résidence Le Parc des Tanneurs à la Ville de Rennes et au promoteur Bouygues Immobilier. En cause : un permis de construire délivré le 29 novembre 2023 pour la réalisation de 123 logements, d’une cellule commerciale et d’un établissement scolaire privé au 61, rue d’Antrain.
Saisi par le syndicat des copropriétaires et plusieurs habitants du secteur, le tribunal administratif a rejeté l’essentiel des arguments avancés contre le projet, notamment ceux portant sur la concertation préalable, la protection du patrimoine ou encore la légalité du zonage du plan local d’urbanisme. Les juges ont estimé que la mairie n’avait pas commis d’erreur manifeste d’appréciation sur ces points.
En revanche, quatre irrégularités ont été retenues. D’abord, le permis ne mentionne pas explicitement l’obligation d’obtenir une autorisation complémentaire avant l’ouverture au public de la cellule commerciale, comme l’exige le code de l’urbanisme. Ensuite, le projet ne respecte pas les obligations de plantations d’arbres prévues le long d’une voie interne du site.
Un bâtiment trop haut
Le tribunal pointe également un problème d’implantation de la cour de l’école privée, dont une partie déborde des emprises constructibles autorisées par le plan de détail du PLUi. Enfin, l’un des bâtiments, le bâtiment B, dépasse la hauteur maximale autorisée sur une portion de sa façade.
Ces manquements n’entraînent pas l’annulation totale du permis. Le tribunal prononce une annulation partielle et accorde à Bouygues Immobilier un délai de quatre mois pour déposer un permis modificatif corrigeant ces points précis.
Ni la Ville de Rennes ni le promoteur ne sont condamnés à verser des frais de justice aux requérants. Emblématique de la densification urbaine en centre-ville, ce projet reste donc possible, mais sous conditions.