« Une année, j’ai connu une véritable catastrophe”, se souvient Paul Burrell. Celui qui a servi la reine Élisabeth II puis la princesse Diana, est alors valet de pieds et chargé de prendre soin des chiens de Sa Majesté. Ce jour-là, un drame est évité de justesse, comme le raconte l’ancien majordome dans les colonnes de l’édition britannique de Marie Claire. “Le lac de Sandringham avait gelé et l’un des corgis a décidé d’essayer de le traverser. La glace a cédé et le corgi a été emporté par le courant.” Pris de panique, il saisit alors un morceau de bois et le tend vers l’animal en détresse. “J’étais allongé sur l’épaisse couche de glace, un bâton à la main, essayant d’atteindre ce pauvre corgi qui se noyait au milieu du lac.” L’incident n’a duré que quelques instants mais a profondément marqué Paul Burrell :  « C’est un moment que je n’oublierai jamais. Je n’arrêtais pas de penser : « Pas question que je perde un des corgis de la reine ! » (…) Par chance, j’ai réussi à le sauver.” Il est bien placé pour savoir Élisabeth  II voue une véritable passion à ses fidèles petits compagnons. La reine en a eu une trentaine durant son règne de plus de soixante-dix ans. Une amitié qui a débuté avec Dookie, le tout premier à rejoindre la famille royale en 1933 alors qu’elle n’a que sept ans et dont elle partage la garde avec sa sœur cadette Margaret. Puis avec Susan, offerte par son père pour son dix-huitième anniversaire.  

Un terrible fracas

L’épisode de la noyade est loin d’être le seul accident à avoir émaillé les traditionnelles vacances de Noël de la famille royale britannique à Sandringham. Autre année, autre “désastre absolu”, raconte Burrell. Alors que le personnel s’affaire pour maintenir le programme millimétré des festivités, “nous entendons soudain un terrible fracas… L’arbre de Noël tout entier était tombé sur le sol du salon, le “White Drawing Room.” Fort heureusement, personne ne se trouve sur sa trajectoire, et surtout aucun enfant en bas âge. « Nous avons dû solliciter les gardiens et les jardiniers pour le remettre sur pied. “ Le majordome est formel : “Depuis ce jour, bien entendu, le socle de l’arbre est parfaitement sécurisé afin que cela ne se reproduise plus jamais. Mais c’est ce qui est amusant avec Noël : ce sont toujours les souvenirs de surprises et de catastrophes qui vous restent en mémoire”, ajoute-t-il. 

La famille royale britannique à la sortie de la messe à Sandringham, Norfolk, Royaume-Uni, le 25 December 1991.La famille royale britannique à la sortie de la messe à Sandringham, Norfolk, Royaume-Uni, le 25 December 1991. © Princess Diana Archive/Getty Images

Autre grain de sable venu perturber la machine bien huilée du protocole à Sandringham ? Un incendie. Et en plein déjeuner de Noël ! Car les immenses tablées et leur ballet millimétré n’échappent pas aux imprévus. “Au moment du grand final, les lumières autour de la table sont tamisées et le pudding entame sa parade dans un cérémonial grandiose”, décrit l’ex-majordome. On chauffe alors le brandy en le plaçant près d’une flamme et, “lorsqu’il atteint la bonne température, il est versé sur le pudding et l’intendant du palais le fait flamber.” Un exercice pour le moins périlleux. “Une année, il y avait un tout petit peu trop de brandy. (…) Les flammes se sont élevées et ont littéralement brûlé les sourcils de l’intendant. Il a pris feu un très bref instant, ce qui a suscité l’hilarité de la tablée.” Un incident heureusement de courte durée et sans gravité. “Ils ne se sont pas précipités pour le secourir parce que c’était l’une des choses les plus incongrues de ce Noël et, pour eux, c’était hilarant. C’est même devenu le sujet de conversation de la fin des vacances.” L’ancien majordome ne précise pas quand la scène a eu lieu ni qui était autour de la table. Toujours est-il que l’épisode est resté gravé dans les mémoires : “Ils n’ont jamais oublié l’année où l’intendant du palais a mis le feu à ses propres sourcils.”

Un Tupperware jaune vif

Paul Burrell garde aussi un souvenir ému des échanges de présents. Dont un en particulier : le cadeau préféré de la reine. “Une année, le prince Edward, qui n’était qu’un jeune garçon à l’époque, lui a offert un beurrier Tupperware en plastique jaune vif. De tous les cadeaux qu’elle a reçus cette année-là, c’est celui qu’elle a le plus aimé.” Car, avec les corgis, la reine a une passion pour les Tupperware, ces contenants très “pratiques”, qu’elle “utilise constamment pour ses pique-niques.” Sa Majesté prend également soin d’avoir une attention pour chacun des membres de son personnel. Elle apporte aussi aux membres retraités et vivant dans des logements de fonction à proximité du palais “un pudding de Noël ou une boîte de crackers… Quelque chose pour égayer leur journée.” Reste à savoir si elle les transporte dans ses fameux Tupperware. 

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