Par

David Saint-Sernin

Publié le

26 déc. 2025 à 11h51

Les taxis de Toulouse et, plus largement, de Haute-Garonne, vont-ils se greffer au mouvement des agriculteurs à la rentrée de janvier ? Ces derniers jours, du côté du blocage de l’A64 à Carbonne, Jérôme Bayle, le meneur des Ultras de l’A 64, a agité le chiffon rouge d’un blocage de Toulouse qui reposerait sur la convergence des mobilisations de plusieurs corps de métiers, dont les taxis.
« S’il faut durcir le mouvement, si on n’a pas des mesures d’ici la fin de la semaine, c’est Toulouse qu’on paralysera la semaine prochaine. C’est ce que l’on va dire au préfet ce mardi. Et s’il faut faire une convergence avec les taxis et le BTP, on le fera. », a-t-il annoncé le 22 décembre dernier. Actu Toulouse a contacté Stéphane Abeilhou, le porte-parole de l’Union Nationale des Taxis de Haute-Garonne (UNT 31), pour savoir si cette agrégation de plusieurs mouvements de contestation est possible à court terme.

Le blocage de Toulouse : seulement une hypothèse

En ce dimanche vendredi 26 décembre 2025, un blocage de Toulouse par plusieurs professions ne reste qu’une hypothèse.

« Rejoindre le mouvement des agriculteurs, cela fait l’objet de beaucoup de débats, explique Stéphane Abeilhou. Les taxis soutiennent clairement le mouvement des agriculteurs qui mènent un mouvement que nous considérons comme juste. À titre individuel, tous les taxis qui veulent renforcer les points de barrage peuvent le faire. Il n’y a pas de contre-consigne de notre part à ce niveau. En tant qu’organisation, il nous semble qu’il ne faut pas mélanger les genres. Le mouvement des agriculteurs est médiatisé et c’est tant mieux, mais, à cet instant, il nous semble qu’en rejoignant le mouvement des agriculteurs, notre message à nous serait dissous dans la masse ».

La convergence des mouvements n’est pas écartée

Stéphane Abeilhou n’écarte tout de même pas une convergence des mouvements à moyen terme.

« Ce n’est pas exclu que courant janvier, si le mouvement des agriculteurs se durcit et que d’autres corporations rejoignent le mouvement, on puisse en faire partie. Certains de nos taxis sont nos éclaireurs sur les barrages des agriculteurs. On est au courant de ce qui se passe sur le terrain. La profession pourra se retrouver sur les barrages à l’avenir ».

Des échéances capitales à venir pour les taxis

Pour les taxis, les échéances se rapprochent aussi :

« La cause du taxi est plus complexe, elle est technique, les gens ne savent pas trop bien pourquoi on se mobilise jusqu’à présent. Alors que sur le transport médical notamment le citoyen lambda est concerné. Le système mis en place par la CNAM ne fonctionne pas. Dans certains territoires ruraux, avec le nouveau système, les courses pour transporter les malades ne sont plus rentables. Certains taxis le font à perte jusqu’à présent par considération pour leur client mais beaucoup de taxis ne veulent plus perdre de l’argent. La CNAM va faire un bilan sur les répercussions de la nouvelle convention en mars prochain. Ils vont s’apercevoir que le système ne marche pas, que le service n’est plus rendu dans certains territoires, quand dans d’autres territoires urbains, les courses sont encore payées à leur juste valeur. Une clause de revoyure est prévue, et elle ne laisse aucun répit à nos taxis. Je crains le pire. Le printemps va être chaud ».

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Des taxis, déjà avec les agriculteurs

Ces derniers jours, certains taxis, et notamment ceux faisant partie de l’association élite Taxi France, ont rejoint les agriculteurs sur certains barrages, notamment à Cestas, sur l’autoroute A 63, en Nouvelle-Aquitaine.

« Les taxis, comme les agriculteurs, souffrent d’une concurrence déloyale. Eux, c’est le Mercosur. Nous, ce sont les plateformes », ont-ils expliqué à cette occasion.

Comme l’a expliqué à Actu Toulouse Stéphane Abeilhou, les taxis restent mobilisés contre la nouvelle réforme des transports sanitaires, entrée en vigueur en 2025. Réforme qui entraîne selon eux, une baisse importante de leur rémunération

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