Arrivé cet hiver à Perpignan, le demi de mêlée anglais Lewis Dodd (23 ans) symbolise le renouveau des Dragons Catalans. À un tournant de sa carrière, l’ancien meneur de jeu de St-Helens assume un choix radical pour se relancer et viser plus haut en Super League.
Arrivé sans bruit, mais avec des idées très claires, Lewis Dodd sait déjà pourquoi il est là. Et si le joueur anglais n’a passé que quelques semaines à Perpignan, il a déjà le sentiment d’être exactement à sa place. « Depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui, je sais que venir ici était la bonne décision », résume-t-il sans hésiter à l’occasion de sa première prise de parole.
Formé et révélé à St-Helens, avec qui il a connu les sommets de la Super League – notamment une finale remportée en 2021 face aux Dragons (12-10) – Dodd sort d’une expérience plus contrastée en NRL (6 matches avec les pros et 12 avec l’équipe réserve). L’an dernier, l’aventure australienne avec South Sydney ne s’est pas déroulée comme il l’espérait. Alors, « j’ai surtout cherché une opportunité de jouer », explique-t-il simplement. Cette quête l’a naturellement mené aux Dragons, à la suite d’un premier échange décisif avec l’entraîneur Joel Tomkins. « Dès ce premier appel, j’ai compris que j’allais finir ici. »
Reconnaissant de la main tendue par les Dragons Catalans
Au fil de l’entretien, Lewis Dodd laisse surtout transparaître une profonde reconnaissance envers les Dragons Catalans. À un moment charnière de sa carrière, le club lui a tendu la main sans détour. « Cette opportunité, je ne la prends pas à la légère », confie-t-il. Conscient de la confiance placée en lui, il mesure pleinement ce que représente cette chance de se relancer dans un environnement exigeant mais bienveillant. Une confiance qu’il entend « rendre sur le terrain, par l’engagement, le travail et la constance, semaine après semaine. »
Au-delà du rugby, le choix de Perpignan s’est aussi imposé comme une évidence personnelle. Installé à Bompas avec sa partenaire depuis début novembre, Dodd découvre peu à peu le pays catalan. Il connaissait Barcelone, mais pas encore cette partie de la France. La pré-saison lui a offert le temps de s’imprégner des lieux, du mode de vie et surtout, de la culture locale, qu’il juge essentielle à respecter. « Nous sommes venus dans ce pays, nous devons accepter leur style de vie et leur culture. Plus on le fait, plus on gagne. »
Et forcément, Pour le natif de Widnes, auteur du drop de la victoire lors de la finale de la Coupe du monde des clubs face à Penrith (2023), l’apprentissage du français fait partie intégrante de cette démarche. Pas question de se contenter de l’anglais. « Essayer de parler la langue, c’est très important », insiste-t-il, reconnaissant l’aide précieuse des anciens du club, comme Garcia, Bousquet et Da Costa pour en comprendre l’enjeu. « Les courses au supermarché ou à la boulangerie deviennent autant de défis du quotidien », synonymes de progrès et de confiance ajoute-t-il.
Sur le terrain, Lewis Dodd sait que l’adaptation passera aussi par les connexions. Celle qu’il commence à construire avec son associé à la charnière, l’australien Toby Sexton, autre recrue majeure, l’enthousiasme particulièrement. « Il y a une connexion naturelle entre nous et j’ai hâte de la développer. » Dans un effectif profondément renouvelé, avec douze nouveaux joueurs, Lewis Dodd souligne le travail du staff pour créer rapidement une cohésion. « Quand tu vois les entraînements, tu n’as pas l’impression qu’on est ensemble depuis seulement six semaines. »
Dodd n’arrive pas en terrain inconnu. Les Dragons, il les a souvent affrontés, parfois durement, notamment lors de la demi-finale perdue le 6 octobre 2023 à Brutus (12-6). Il se souvient aussi de la préparation particulière que nécessitaient ces déplacements à Perpignan, toujours synonymes de défi. Aujourd’hui, le regard a changé : « Je sais que ça va être spécial d’être de l’autre côté et d’entendre les supporters chanter pour moi maintenant. »
Reconnecté avec l’ailier Tommy Makinson, ancien coéquipier à St-Helens et autre visage familier du vestiaire catalan, Lewis Dodd se projette déjà loin. Très loin même. « J’espère que notre meilleur match sera en octobre, à Old Trafford. » Une ambition assumée, à l’image d’un joueur prêt à repartir de zéro pour viser, de nouveau, le sommet, après ses 2 finales de SL et celle de Cup soulevées.