Depuis le rapport Draghi, le constat est entendu : l’économie européenne décroche en comparaison avec les États-Unis. De 84,8 % du PIB américain en 2000, celle-ci ne pèse plus que 79,4 % en 2024. À qui la faute ?

Une étude fouillée de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), publiée début octobre, écarte plusieurs idées reçues.

L’Europe en manque d’investissement chroniqueComparatif France Etats-Unis

La désindustrialisation n’est pas en cause, celle-ci ayant été aussi rapide des deux côtés de l’Atlantique. Les Européens ne travaillent pas non plus moins que les Américains, la hausse du nombre d’heures travaillées et du taux d’activité ayant au contraire contribué à réduire l’écart entre la France et les États-Unis. L’écart se joue en grande partie sur le manque d’investissement chronique en Europe. «Chaque année, les États-Unis investissent en moyenne cinq à six fois plus que l’Europe dans les nouvelles technologies. Et ce retard s’accumule», pointe Lionel Nesta, l’un des auteurs de l’étude.

Pour le moment, les entreprises européennes ont réussi à maintenir leur compétitivité-coût par rapport à leurs concurrents américains, mais au prix d’une réduction de leurs marges. Or, sans marges, celles-ci ont moins de capacités d’investissement, ce qui alimente un cercle vicieux. Parmi les explications possibles, le tissu des grandes entreprises est désormais plus clairsemé sur le Vieux Continent. Pour éviter d’accroître encore le décrochage, la seule piste possible pour l’Europe serait «de concentrer ses efforts sur la compétitivité hors coût», suggère l’OFCE.

Vous lisez un article de L’Usine Nouvelle 3748 – Novembre 2025

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