Publié le
29 avr. 2025 à 18h15
Pour lutter contre les déserts médicaux, une nouvelle proposition de loi prévoit notamment de réguler l’installation des médecins. Si le gouvernement s’y oppose, elle a été votée par l’Assemblée nationale début avril.
Cette « loi Garot », du nom du député qui la propose, est fortement décriée par les médecins et les étudiants en médecine. Un appel à la grève a été lancé depuis lundi et des manifestations ont eu lieu partout en France ce mardi 29 avril.
À Nancy, on a interrogé des manifestants présents dans le cortège qui a marché du siège de l’Agence régionale de santé du Grand Est à la place Stanislas.
Des internes en médecine inquiets pour leur avenir
Plus de 300 personnes ont pris part à la manifestation nancéienne. Parmi eux, une grande majorité d’internes en médecine qui ont peur pour leur avenir.
« De base, j’ai fait cela par passion et l’envie de m’installer là où je voulais. Ce projet de loi, ça va à l’encontre de notre liberté », explique Baptiste, interne en médecine générale qui a le projet de s’installer dans les Vosges.
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Laura, futur gynécologue, demande avant tout de travailler dans « des bonnes conditions pour prendre soin des patients » : « Les déserts médicaux, ce sont avant tout des déserts tout court. Il faut que les politiques se réveillent et rendent les zones attractives pour pouvoir justifier d’envoyer des médecins, comme on envoie des professeurs, des pharmaciens, des kinés, n’importe qui. On ne demanderait jamais à un ingénieur d’aller bosser dans une usine parce qu’elle est désaffectée. »
Pour s’opposer à la loi Garot qui prévoit notamment la régulation de l’installation des médecins pour faire face aux déserts médicaux, médecins et internes ont défilé à Nancy ce mardi 29 avril 2025. #medecine #loi #bayrou #garot #sante #manifestation
« On a peur que cette loi décourage les installations »
Pour Matthias, interne en médecine générale, la question des déserts médicaux est un faux débat : « Il n’y a pas de raison à obliger à aller dans des lieux non souhaités, surtout qu’il n’y a pas de vrai déficit dans certaines zones plus que dans d’autres. Le déficit est de 98 % du territoire à l’heure actuelle. Il manque des médecins partout. »
Des médecins déjà installés sont également venus pour soutenir leurs jeunes collègues. C’est le cas d’Hélène, médecin à Metz (Moselle) et en retraite dans un an. « On a peur que cette loi décourage les installations. On a déjà que 40 % des médecins qui s’installent après l’internat. J’ai eu la chance de trouver un successeur mais ce n’est pas le cas pour beaucoup », s’inquiète-t-elle.
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