L’œuvre est inestimable et son transfert fait déjà polémique. La tapisserie de Bayeux qui doit être prêtée au Royaume-Uni à l’été 2026 pendant que son musée normand est restauré. Une opération assurée pour près d’un milliard d’euros par le gouvernement britannique.
Un transfert à près d’un milliard d’euros. C’est l’assurance prévue par le gouvernement du Royaume-Uni pour le prêt de la tapisserie de Bayeux par la France pendant que son musée en Normandie est restauré. C’est le journal The Financial Times qui avance ce chiffre de 800 millions de livres, soit environ 917 millions d’euros. Contacté par ICI Normandie, le Trésor, équivalant du ministère des finances britannique, indique qu’il ne peut pas « confirmer directement le montant » mais qu’il « est bien de cet ordre ». Un montant qui doit encore être contre-signé par la ministre des finances britannique.
Une assurance astronomique pour une œuvre extrêmement fragile
La somme est astronomique, c’est deux fois plus que l’œuvre la plus chère jamais vendue aux enchères, « Salvator Mundi », une peinture de Léonard de Vinci, cédée pour 450 millions de dollars. Si cette assurance est nécessaire, c’est en raison de l’importance historique de la broderie vieille de près d’un millénaire mais aussi des risques qu’un tel transfert implique. Cette opération est d’ailleurs fortement critiquée par des acteurs du monde de la culture qui craignent qu’elle ne soit abîmée dans le transport, une pétition pour s’y opposer est même lancée.
L’assurance doit donc couvrir le transport de la tapisserie de la Normandie à Londres mais aussi couvrir toute la durée de prêt ensuite. L’œuvre qui retrace la conquête de l’Angleterre par Guillaume, Duc de Normandie au XIe siècle, doit être l’objet d’une grande exposition déjà qualifiée d’historique au British Museum de Londres de septembre 2026 à juillet 2027. Ce système d’assurance par le gouvernement d’œuvres majeures prêtées est en vigueur « de longue date » indique le Trésor, qui précise que c’est parfois la seule manière pour des musées d’y accéder. Sans cela, ils seraient obligés de payer des assurances extrêmement chères. Avec le « Government Indemnity Scheme », c’est en quelque sorte le contribuable britannique qui assure ces œuvres.
À lire aussi